1 Co 15, 12.16-20 Le Christ premier ressuscité

Lecture Priante de la 2^ème lecture du 6^ème dimanche ordinaire année C

Lectio Divina

Esprit de Dieu, ouvre mon intelligence et mon cœur :

comprendre ce texte, ce qu'il me dit, le prier, vivre dans sa grâce.

Première lettre de Saint Paul aux Corinthiens (15,12.16-20)

Nous proclamons que le Christ est ressuscité d'entre les morts ; alors, comment certains d'entre vous peuvent-ils affirmer qu'il n'y a pas de résurrection des morts ? [....]

Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés ; et donc, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Mais non ! Le Christ est ressuscité d'entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.

Dimanche dernier, Paul a rappelé le fondement de la foi qu'il a annoncée : la Bonne Nouvelle, l'Evangile du Christ mort et ressuscité. Aujourd'hui, il en déduit une conséquence, la foi dans la résurrection des morts. C'était une question débattue dans sa communauté. Dans les versets non cités, ici entre crochets, Paul a des paroles fortes : S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu.... Ces fortes paroles sont reprises dans les versets de la lecture de ce dimanche.

Ma foi dans la résurrection des morts ? Je la proclame dans le credo, est-ce que je la manifeste dans ma vie courante ? Je suis membre d'un Christ vivant... Si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés, je suis comme en situation de mort à la vie. Ma vie chrétienne est zéro, pour du rien. Ma vie aboutira à du néant. L'apôtre Paul emploie souvent l'expression "En Christ" : je suis "En Christ", membre du Christ, donc vivant dans le Christ, dans le parcours du Christ, appelé à partager la plénitude du Christ, son épanouissement total jusqu'en sa résurrection. Comment cette résurrection des morts ? Paul a une formule à lui : "Semé corps naturel, on ressuscite corps spirituel" (même épître 15,44). Pas question ici de "réincarnation", je n'ai qu'une seule vie, qu'une seule personnalité créée par Dieu et aimée personnellement par Dieu. Je n'émigrerai pas dans une nouvelle personnalité. Je suis une "pièce unique".

Le Christ, "premier" ressuscité. Le texte originel grec écrit littéralement : "prémice des s'étant endormis". Les "prémices" dans la bible sont la première partie d'un tout, comme la porte ouverte à toute une suite, comme une semence contenant toute la récolte. On offrait à Dieu les prémices des récoltes, celles du troupeau, le premier-né de la famille ; comme symboles de toute la suite en gestes de reconnaissance envers les dons de Dieu. Le Christ ressuscité est le premier-né de la famille, la famille des vivants, mais aussi la famille des morts. Notre vie promise à la résurrection est déjà contenue, comme en germe, dans la résurrection du Christ. Dans l’épître aux Colossiens, Paul : Le Christ "premier-né de toute créature" et "premier-né d'entre les morts".

Remarquons l'expression : ceux qui se sont endormis. Le "Il est ressuscité" se dit en grec "Il s'est relevé"; cela va bien avec l'idée de "sommeil" dont on sort. La mort est comme un sommeil, promis à un réveil. La formule de la liturgie des défunts : "Qu'ils reposent en paix". J'ai peut-être à la repenser et à la prier. La formule profane d'aujourd'hui : un tel "s'est éteint", qui peut laisser entendre le souhait obscur d'une autre vie qui va se "rallumer".

Seigneur, souviens-toi de nos frères qui se sont endormis dans l'espérance de la résurrection

et de tous les hommes qui ont quitté cette vie : reçois-les dans la lumière près de toi.

(Prière eucharistique 2)

Paul C.