30 Octobre 2019
On peut considérer cette deuxième lecture de la messe du jour de la fête de Tous les saints comme une charnière entre les autres textes de cette messe : elle en est comme la clef de compréhension et de prière. En première lecture, un extrait du livre de l'Apocalypse nous plonge dans la "foule immense… de toutes nations, tribus, peuples et langues" de notre avenir en Dieu, vers ce que l'on nomme habituellement le ciel, ou le paradis, ou l'au-delà, ou en mieux, le Royaume des Cieux et tant d'autres dénominations dans la bible. L’Évangile du jour, c'est le beau texte des Béatitudes, c'est notre situation actuelle de "pauvres" en route vers les Cieux (le bibliste Chouraqui traduit Heureux par En marche…)
C'est alors que notre seconde lecture nous livre le secret de notre marche vers cette foule immense de l'au-delà en Dieu : ce secret, c'est le grand amour de Dieu envers nous qui fait que nous sommes enfants de Dieu et aujourd'hui même, dès maintenant. Mais enfants de Dieu en chemin d'achèvement, de finalisation, de maturation. Remarquons les deux verbes nous sommes et nous serons, il y a en nous un présent et un futur. Un présent souvent difficile à vivre, un présent de combat, au milieu d'un monde qui ne nous connaît pas, c'est-à-dire qui ne nous estime pas, ou qui nous rejette, ou simplement qui nous pollue spirituellement, humainement et moralement, parce qu'il n'a pas connu Dieu. Un futur en Dieu où nous le verrons tel qu'il est. Et arrive le mot espérance, une espérance qui purifie, qui clarifie notre route actuelle, la certitude traduite dans le psaume du jour : Voici le peuple de ceux qui le cherchent, qui cherchent la face de Dieu.
Fête de "Tous les saints", les couronnés d'une béatification ou d'une canonisation… Mais aussi, et encore plus nombreux, impossibles à compter, fête de tous les autres et en particulier de tous les sanctifiés de nos familles. Et nous, nous sommes dès maintenant "tous saints", saints parce que participants de la sainteté de Dieu, sanctifiés par Dieu, enfants de Dieu, ayant dès à présent part à l'intime de Dieu. Je vais demander à l'Esprit Saint d'ouvrir mon cœur à ce qu'il veut me dire en cette fête, et rendre grâce pour mes prédécesseurs en foi, en espérance et en humanité, par Jésus Christ le premier en chemin vers la maison du Père.
Dans la Préface du jour, avec le prêtre, je peux dire :"Père très saint … Nous fêtons aujourd'hui la cité du ciel, notre mère la Jérusalem d'en haut ; c'est là que nos frères les saints, déjà rassemblés, chantent sans fin ta louange. Et nous qui marchons vers elle par le chemin de la foi, nous hâtons le pas, joyeux de savoir dans la lumière ces enfants de notre Eglise que tu nous donnes en exemple.
Paul C