Paroisse Colomiers

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18ème Dimanche A - 2 août 2020

Cette attitude de Jésus vis-à-vis de Jean-Baptiste qui vient de mourir est touchante. Jésus a besoin de se retirer, de faire son deuil. Pourtant, la foule ne va pas lui laisser beaucoup de répit. Et Jésus est pris de compassion devant cette foule qui est en souffrance. Il y a des malades que Jésus va guérir, et puis il y a cette faim des paroles de Jésus, cette faim de pain qui révèle d’autres faims, faim d’amour, faim de sens à leur vie, faim de se savoir aimés…
Jésus va nourrir la foule à partir de 5 pains et de 2 poissons. Cela lui suffit parce qu’il sait partager, et il sait multiplier. Les 5 pains et 2 poissons sont une petite contribution. Pourtant ils sont nécessaires pour que Jésus puisse les multiplier. Ils représentent l’offrande de la foule, humble offrande qui rappelle les offrandes que nous apportons à chaque eucharistie. Il y a les hosties et le vin, en petite quantité mais pourtant suffisante pour que l’assemblée soit nourrie du Corps du Christ. Il y a aussi d’autres offrandes visibles comme la quête et toutes les offrandes invisibles : Le meilleur de nous-mêmes, de nos vies que nous offrons et que Jésus prend en considération, qu’il bénit, qu’il offre à son Père, et qu’il transforme en son Corps et en son Sang.
Oui la multiplication des pains est une annonce de l’eucharistie. Avant d’effectuer le partage, Jésus lève les yeux au ciel, prononce la bénédiction, rompt les pains et les donne aux disciples envoyés nourrir la foule. L’eucharistie est un grand partage pour rassasier l’assemblée des fidèles qui a faim du Corps du Christ et de son amour. Et l’on a bien vu, lors du confinement, qu’être privés d’eucharistie était une souffrance pour beaucoup, même s’il y avait d’autres manières de se sentir en communion.
Dans cet évangile, les disciples ont un rôle important. Jésus leur dit même : « Donnez-leur vous-même à manger » en désignant la foule. Ils vont apporter la petite offrande des 5 pains et 2 poissons, et ils feront la distribution à la foule des pains multipliés. Ce rôle des disciples, c’est le nôtre aujourd’hui. Nous devons aussi percevoir la faim de notre monde. Faim de sens, faim de nourriture pour des centaines de millions de personnes, faim d’amour, de reconnaissance. Notre monde connait un désarroi que la crise du coronavirus a révélé. Nous pouvons aussi ressentir nos limites comme les disciples en nous demandant : Mais comment nourrir toute la planète ? Comment trouver du travail à tous ceux et celles qui risquent de perdre le leur ? Comment guérir le mal-être que beaucoup ressentent ?
Jésus nous rassure par sa présence, par le partage qu’il nous apprend à réaliser, même à partir de pas grand-chose. Par la confiance en son Père. Par la confiance en ses disciples, malgré leurs limites en leur demandant de nourrir eux-mêmes la foule. Oui, l’eucharistie est notre richesse, elle comble notre cœur de l’amour de Dieu, elle nourrit notre cœur autant que la Parole de Dieu et notre vie en communauté, en communion. Elle doit nous tourner vers le monde d’aujourd’hui, vers toutes les attentes, toutes les faims. Nous avons à distribuer gratuitement l’amour que nous recevons gratuitement. A communiquer aussi notre espérance. Non, il n’y a pas de fatalité, que ce soit le réchauffement climatique, la pandémie du coronavirus, la crise de l’aéronautique qui risque d’être sévère… « Rien ne pourra nous séparer de l’amour du Christ » nous dit St Paul. Soyons témoin de cet amour, sachons vivre le partage et la multiplication de cet amour que nous recevons en abondance.

P.Jean Christophe Cabanis

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