4 Décembre 2017
C’est le mot « veiller » qui est répété dans cet évangile. L’évangile se situe après que Jésus ait annoncé la fin des temps et qu’il allait venir dans les nuées comme un fils d’homme, reprenant une image du prophète Daniel. Il demande de veiller dans la perspective de cette venue. Il est venu, il reviendra, telle est notre foi. Et puis, cet évangile se situe juste avant la Passion de Jésus. A Gethsémani, Jésus dira aussi plusieurs fois à ses disciples de veiller et de prier avec lui. Mais ils se sont endormis. Et finalement, ils abandonneront Jésus au moment de son arrestation. La veille permet de s’affermir, grâce à la proximité de Jésus.
Jésus prend l’image d’un maître qui part en voyage et confie sa maison à ses serviteurs, un peu comme dans l’évangile des talents. Chaque serviteur a sa tâche. Celui qui a un rôle spécial, c’est le portier, et c’est lui qui doit veiller. Il doit veiller sur la maison en surveillant la porte, les entrées et sorties. Et Jésus s’adresse à nous dans ce rôle de portier et de veilleur. Le portier, s’il veille bien, il scrute la nuit, il peut voir des signes. Notre rôle de chrétiens est celui de veilleurs dans la nuit. La nuit, ce sont les difficultés d’aujourd’hui, les détresses, les manques d’espérance. Alors si nous veillons, nous permettons à la flamme de l’espérance de rester allumée, à celle du partage, de la joie. Jésus vient dans nos vies, nous ne sommes pas toujours prêts à le rencontrer et à le recevoir. Et pourtant, nous avons à annoncer sa venue à ceux qui sont dans la maison. Notre pape François appelle notre planète la maison commune. Et il nous dit d’être vigilants. Il relaie toutes les alertes des écologistes ou de toutes les personnes responsables inquiètes du réchauffement climatique et de ses conséquences. Mais il y a d’autres côtes d’alerte qui sont atteintes : des conflits qui se multiplient, des trafics d’armes, des écarts grandissants entre les plus riches et les plus pauvres. Tout le monde doit s’activer dans la maison commune pour moins dégrader et mieux partager. Mais le portier, le veilleur, celui ou celle qui annonce la venue du Seigneur a un rôle encore plus important. Il annonce l’espérance, la joie, l’amour. Parce que s’il n’y a pas d’amour et de fraternité dans la maison commune, même à l’égard de toute la Création, alors elle ne pourra pas être sauvée.
Être veilleur, c’est avant tout veiller sur sa foi. C’est scruter la nuit pour voir arriver le Seigneur qui peut venir à tout moment. Nous devons être des chercheurs de Dieu par nos prières, notre étude de la Parole de Dieu, mais aussi par notre intérêt, notre attention pour nos frères et sœurs, en particulier les plus petits parce que Jésus nous a dit qu’il est dans le plus petit. Être veilleur, c’est être chercheur de Dieu, être attentionné à tous, c’est veiller sur les autres comme autant de frères et de sœurs. A l’approche de Noël, ce temps de l’Avent et de veille nous permet de donner beaucoup de sens à cette fête.
Nous avons entendu une prière du prophète Isaïe dans la première lecture. Une prière dans la tourment où il lance un cri désespéré au Seigneur : « Ah, si tu déchirais les cieux, si tu descendais… ». Cette prière, Jésus l’a exaucée en naissant parmi nous, en se faisant petit enfant à Bethléem, en grandissant à Nazareth. Dieu se fait proche de nous, il éclaire nos vies et nos chemins. Et il compte sur nous pour éclairer par notre foi des lumières de joie, de pardon, de justice, de paix, de partage. Veillons, veillons les uns sur les autres, veillons sur les plus petits. Veillons pour être des porteurs de la Bonne Nouvelle de Dieu parmi nous.
Père Jean-Christophe Cabanis