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20 Août 2022
Cet évangile parle à la fois d’une porte étroite et d’un grand rassemblement de gens provenant de tous les horizons. Y a-t-il une contradiction à cela ?
La porte étroite, Jésus en parle déjà dans l’évangile de St Jean lorsqu’il dit : « Je suis la porte ». Porte par laquelle passent les brebis pour gagner les bons pâturages.
La porte est étroite, non pas pour ajouter une difficulté, une épreuve, mais c’est parce que notre rapport à Jésus est étroit. Nous sommes tous uniques, et nous passons tous par lui, à travers lui, pour qu’il nous mène vers les meilleurs endroits, vers son Royaume. Mais pour cela, il faut s’engager à franchir le pas, à passer par la porte. Il y a une certaine exigence qui est demandée. Il faut être vrai, être soi-même, ne pas tricher.
Ceux qui ne franchissent pas la porte, ou qui frappent trop tard à la porte, sont accusés de commettre l’injustice. Car ceux qui ne choisissent pas la voie de l’amour choisissent finalement celle du mal. On pourrait penser qu’il y a une zone intermédiaire où on ne s’engage pas par la porte étroite mais sans pour autant commettre de grand forfait. Mais cette tiédeur, le maitre de maison n’en veut pas : « Je ne vous connais pas » dit-il. Dans cette zone grise, on n’est pas reconnu, on n’est pas soi-même, notre vie n’a pas de sens et la porte se referme.
Mais cette porte, si elle est étroite, elle est ouverte à tous les horizons. Et c’est cela notre foi : nous sommes tous uniques, nous avons tous notre chemin et notre rapport propre avec Jésus, mais nous sommes une multitude de frères et de sœurs venus de tous les horizons. Nous avons beaucoup de frères et de sœurs à découvrir, notre vie chrétienne élargit notre cœur et toutes nos perspectives. Il n’y a pas que des gens qui nous ressemblent dans le Royaume : c’est le Royaume de la diversité.
La question initiale posée à Jésus concerne le salut : « N’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Jésus ne renvoie pas à la fin de la vie, mais à nos vies de tous les jours. Nous avons à chercher cette porte, celle qui nous fait franchir un seuil, qui nous ouvre sur le Royaume. Ne pas chercher à la franchir pourrait nous condamner à une vie médiocre.
Cette porte, c’est celle de l’amour, mais qui peut aussi passer par la correction, comme nous prévient l’auteur de la lettre aux Hébreux. Il faut accepter d’être corrigé si notre vie n’est pas assez droite. C’est la correction d’un père ou d’une mère avec son enfant qu’il (elle) aime. Cette correction, c’est celle de Jésus qui nous connait de façon étroite, mais elle peut aussi passer par nos frères et sœurs puisque Jésus incité à la correction fraternelle. La correction, la leçon, ne sont pas agréables sur le moment, mais elles permettent de porter des fruits de paix et de justice.
Quant au rassemblement, Isaïe en parle aussi dans la première lecture. C’est le rassemblement des rescapés, de tous ceux qui ont été exilés et qui reviennent, tous les blessés de la vie qui vont être consolés, pensons à tous les naufragés d’aujourd’hui, les exilés, que le Seigneur veut consoler et rassembler, en passant parfois par nous.
Nous qui sommes des rescapés du mal, parce que le mal peut nous poursuivre, engageons-nous, non pas dans la voie de la facilité mais dans celle de l’exigence, celle du rapport étroit avec Jésus qui nous console, nous pardonne, et nous ouvre la porte du Royaume. Royaume de justice et de paix dont nous sommes les rois, les reines, les serviteurs.