26 Septembre 2020
Dans l’évangile, il est souvent question de la vigne. La vigne demande un travail communautaire, elle demande que tout le monde s’y mette. Et puis dans l’évangile de St Jean, Jésus dira qu’il est lui-même la vigne et que nous sommes les sarments. Si nous sommes reliés à la sève, nous portons de beaux fruits. La vigne, c’est aussi l’Eglise reliée au cep de vigne qu’est le Christ. Alors en début d’année, c’est toujours bien de nous demander quelle est notre participation à la vigne.
Jésus nous déstabilise encore en disant que ceux qui font le meilleur travail dans la vigne, ce sont les publicains et les prostituées, ceux qui sont habituellement à la dernière place ou qui sont exclus de la vigne. Alors dans la vigne qu’est notre Eglise, quels sont ceux qui ne sont pas les plus visibles mais qui participent le mieux à la vigne du Seigneur ? Dans notre monde, quels sont ceux ou celles qui ont la moins bonne réputation, qui sont exclus, et qui ont pourtant le plus grand cœur ?
St Paul nous aide aussi à réfléchir au travail communautaire de la vigne dans la lettre qu’il adresse aux Philippiens. St Paul aimait particulièrement la communauté de Philippes qui lui procurait beaucoup de joie. Parce qu’ils avaient le sens du partage et qu’ils étaient un bel exemple de foi. Dans ce passage, il leur donne des conseils pour que sa joie soit complète. Et ses conseils, nous pouvons les prendre pour nous. Il dit que si on appartient au Christ, qu’on vit sous la mouvance de l’Esprit, on doit s’encourager, se réconforter, avoir de la tendresse, de la compassion les uns pour les autres. On doit rechercher l’unité. Etre humble et penser aux autres avant de penser à soi-même.
Et puis, St Paul décrit l’humilité du Christ et son humiliation, car Jésus a accepté l’abaissement et la mort sur la croix. Il a été élevé et règne désormais dans sa gloire sur le ciel et sur la terre. La vie et l’amour l’emportent bien sur le mal et la mort.
En ce moment, nous traversons une crise multiforme : crise sanitaire, crise économique, crise écologique, crise spirituelle parce qu’on ne sait pas toujours comment se ressourcer, comment vivre l’espérance ; nous avons besoin de vivre la solidarité et la fraternité. La vigne, c’est d’abord notre communauté qui a besoin d’être soudée : Des personnes ne sont pas revenues depuis le déconfinement. Où sont-elles ? Comment les rejoindre, les entourer ? D’autres personnes ont peur de se retrouver au chômage. Comment les accompagner, les aider à traverser l’épreuve ? Des enfants ou des jeunes ont perdu du temps au niveau scolaire. Comment les aider à travailler, à retrouver confiance en eux ?
Les solidarités sont à vivre au niveau paroissial, mais aussi plus loin. La vigne du Seigneur doit donner des fruits à tous les hommes, les femmes, les enfants de la Terre. Ces fruits peuvent être matériels, à partir de partages concrets que l’on peut faire. Mais ce sont les fruits aussi tels que la joie, la foi, l’amour…, les fruits de l’Esprit dont le monde a faim.
Notre Père nous demande : « Mon enfant, veux-tu travailler à ma vigne ? A soigner le monde qui est malade ? » Répondons-lui par un vrai « oui », un oui issu d’une vraie conversion, un oui que nous disons ensemble, de façon solidaire, fraternelle. Un oui par notre amour pour le Christ qui nous irrigue de sa sève et de son sang versé pour nous.
P. Jean Christophe Cabanis