Paroisse Colomiers

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27e dimanche ordinaire, année A

Il y a deux images fortes dans ces lectures et en particulier dans l’évangile. Il y a l’image de la vigne et celle de la pierre rejetée devenue pierre d’angle. Les deux images existaient dans l’Ancien Testament. Israël était la vigne du Seigneur, il s’en est toujours beaucoup occupé car une vigne nécessite beaucoup de soins, pied par pied. Mais les responsables de la vigne l’ont souvent négligée. La vigne, elle est la propriété du maitre, elle a besoin d’entretien, d’ouvriers, et les fruits doivent être rendus au Seigneur. Alors que dans l’évangile d’aujourd’hui, les ouvriers veulent s’accaparer la vigne et sont très violents envers les serviteurs, et surtout envers le fils du maître qu’ils tuent. Nous reconnaissons Jésus dans ce drame, mais aussi dans l’autre image, celle de la pierre rejetée par les bâtisseurs devenue la pierre d’angle, Jésus étant crucifié hors de la ville de Jérusalem et ressuscité trois jours plus tard.
Nous reconnaissons Jésus dans cette parabole, mais nous reconnaissons aussi les comportements humains d’hier et d’aujourd’hui : la violence liée à un esprit de possession, d’accaparement. Nous croyons en un Dieu qui nous veut libres et responsables, qui nous confie la Terre, cette grande vigne qui lui appartient. Il ne veut pas qu’on lui rende un bilan comptable, mais ce devrait être naturel de lui rendre grâce. De remercier le Seigneur pour le cadeau de la Création qu’il nous fait, le cadeau de la confiance qu’il nous accorde pour sa vigne, pour que nous en prenions soin. Mais les intérêts matériels l’emportent souvent sur la gratuité du service et de la relation, et la violence est le résultat, l’échec, de ce refus de l’esprit de service, de l’Esprit de Dieu.
Jésus est la pierre qui a été rejetée de la vigne d’Israël et qui est devenue, par sa résurrection, la pierre d’angle de l’Eglise qui est le signe du Royaume de Dieu. St Pierre dira dans ses lettres que nous sommes les pierres vivantes de cet édifice dont la pierre d’angle est le Christ. L’édifice est beau parce que chaque pierre est différente et a ses propres qualités. Demandons-nous quelle est notre participation à cette construction, en quoi ma pierre est précieuse pour consolider l’Eglise, signe du Royaume de Dieu. Et surtout de quelle façon nous nous appuyons sur le Christ qui assure la solidité de l’ouvrage.
Demandons-nous aussi, dans notre monde, quels sont les lieux de violence, les lieux où la vérité est bafouée, où l’accaparement des terres et des biens par des minorités est le plus criant. C’est dans ces lieux d’injustice que le Christ nous précède, que son amour prend les devants et qu’il empêche le cycle de la violence de l’emporter. Participons à une Eglise qui sache dénoncer l’ordre établi s’il est injuste, qui ose proposer la construction d’un monde juste, où chacun a sa place, où les derniers sont les premiers, où les plus pauvres sont les meilleures pierres. Une Eglise qui soit témoin d’espérance, dans ce monde qui en manque, témoin du Christ et de son Royaume qui est tout proche.
P. Jean Christophe Cabanis

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