10 Décembre 2017
Les textes de l’Avent sont toujours chaleureux, en particulier ceux d’Isaïe. Ils parlent de paix, de joie. « Consolez, consolez mon peuple ! » nous dit Isaïe aujourd’hui. Oui, il y a des malheurs et des tristesses dans le monde et dans nos vies, mais ils n’ont pas le dernier mot. Nous croyons en un Dieu qui nous console, qui prend soin de nous, de son troupeau. Il prend soin de toutes les brebis, dont la brebis égarée, et des agneaux qui sont les plus faibles, les plus doux. Il prend soin de nous en se faisant homme avec Jésus, en se faisant agneau, le plus doux, « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Pour l’accueillir, il faut de la préparation, il faut préparer les chemins du Seigneur, combler les ravins, rabaisser, les collines… Et c’est là qu’apparait le personnage de Jean-Baptiste pour nous le rappeler.
Jean-Baptiste est une belle image de prophète qui nous parle pour aujourd’hui. Il vit dans le désert, à l’écart. Il a un mode de vie qui remet en cause celui des autres, puisqu’il se contente de ce qu’il trouve dans la nature pour se nourrir et se vêtir. Il est dans un désert, et pourtant les foules viennent à lui, il interpelle tout le monde. On pourrait penser que Jean-Baptiste est le précurseur des écologistes. Il vit en harmonie avec la nature, même quand elle est hostile. Mais Jean-Baptiste ne veut pas qu’on s’arrête à son personnage. Il est là pour désigner Celui qui vient après lui et qui est plus grand que lui. Il vient donner une autre dimension aux foules qui viennent vers lui. La dimension intérieure, pour accueillir celui qui vient naître parmi nous, en nous. Si Jean-Baptiste parle de rendre droits les chemins du Seigneur, c’est d’un chantier intérieur qu’il parle, c’est d’un travail qui est celui de l’Esprit, de se laisser travailler par l’Esprit. Pour accueillir Celui qui vient vivre avec nous et en nous et nous apprendre à aimer. Jean-Baptiste est un prophète, et nous sommes aussi des prophètes par notre baptême. Nous aussi, nous devons avoir une façon de vivre qui interpelle autour de nous. Sans aller forcément vivre au désert, mais en prenant des temps de désert, c'est-à-dire de recul ou de retraite. En ayant un mode vie ou de consommation qui ne soit pas dans l’excès ou dans le gaspillage, mais qui soit dans le partage. Et surtout en accueillant Jésus dans nos vies, en vivant par Lui, et en étant ses témoins. Certainement que des foules aujourd’hui sont en attente de messages, de bonnes nouvelles. A nous de leur répondre, par notre foi engagée, par notre vie de famille ou en communauté, par notre vie fraternelle, notre façon d’aimer notre prochain, en particulier le plus petit. Par le sens que nous donnons à Noël, d’un Dieu qui vient pour nous sauver, qui nous promet, comme dit St Pierre dans sa lettre « un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice ». Soyons des porteurs d’espérance à tous ceux qui attendent la justice, la fraternité et la paix.
Père Jean-Christophe Cabanis