3 Octobre 2019
Les dimanches précédents, nous étions avec l’apôtre Paul dans la première lettre à Timothée. Encore 4 dimanches mais dans la deuxième lettre à Timothée. ou l'un de ses disciples. Pour une Lectio Divina nous n'allons pas entrer dans une divergence d’exégètes sur les auteurs réels des épîtres de Paul dites "pastorales", (les deux à Timothée et celle à Tite) : Paul en personne ou un disciple de Paul. Nous prions sur le texte tel quel.
Timothée, son enfant bien-aimé, dit Paul. Il veut lui rappeler une chose essentielle de son ministère à raviver : ravive, littéralement ré-enflamme. Remets du feu au don gratuit de Dieu qui est en toi. Un don, dans le texte grec originel charisme, un mot qui pour Paul signifie un don reçu de Dieu pour le service des autres, autrement dit une mission envers autrui et non un cadeau personnel. Ce charisme reçu dans une imposition des mains lors d'une célébration, une ordination ou simplement le baptême.
Ce don ne doit pas provoquer de la peur, mais de la force, de l'amour de la pondération (autre traduction : de la maîtrise de soi). C'est un esprit, pneuma en grec : souffle, respiration, vent ; un mot qui va désigner l'Esprit Saint. N'aie pas honte (autre traduction, ne rougis-pas) de ce à quoi engage ce don : rendre témoignage (martyros en grec) au Christ. Pas de honte également envers Paul, prisonnier du Christ : cette lettre est écrite par Paul qui est en prison. C'est comme un testament, car Paul a de bonnes raisons de craindre pour son avenir, la mort. Prends ta part, fais ta part de travail souffrant, fatigant, pour l'annonce de l’Évangile.
Dans le passage non lu dans la liturgie, ces mots : je souffre ainsi ; mais je n’en ai pas honte, car je sais en qui j’ai cru, et j’ai la conviction qu’il est assez puissant pour sauvegarder, jusqu’au jour de sa venue, le dépôt de la foi qu’il m’a confié. Paul se dit même modèle, exemple. Garde le dépôt de la foi, le cœur même de la foi, ce qui va devenir le credo, l'essentiel du contenu de notre foi chrétienne. Un allié solide, une aide, l'Esprit Saint vivant en nous.
Paul m'écrit, à moi aussi. Même question que dimanche dernier : suis-je concerné par ce texte ? Même réponse : je suis un membre du corps du Christ qui est l’Église et j'ai une participation personnelle à donner à la vie de ce corps, j'ai ma part. Et c'est souvent fatiguant, parfois souffrant. Mais je ne suis pas seul, j'ai en moi l'Esprit-Saint. Est-ce que je prie souvent l'Esprit ? Annoncer l’Évangile ? Qu'est-ce que cela signifie pour moi, concrètement ?
Esprit-Saint, ravive en moi, ré-enflamme en moi les dons, les charismes, que tu m'as donnés. Éclaire-moi sur leur nature : Donne-moi, Seigneur, une claire vision de ce que je dois faire et la force de l'accomplir (une oraison liturgique).
Paul C.