12 Décembre 2020
Nous sommes heureux de retrouver Jean-Baptiste qui est essentiel pour nous en ce temps de l’Avent. Il insiste pour qu’on prépare le chemin du Seigneur, qu’on rende droits ses sentiers. Les prêtres et lévites qui l’interrogent, envoyés par les pharisiens, sont moins intéressés par ce qu’il dit que par son identité : « Qui es-tu ? » lui demandent-ils de façon insistante. Et lui va répondre : « Je ne suis pas le Christ » en rajoutant qu’il vient préparer la venue de Celui qui est plus grand que lui, qui vient derrière lui. Jean-Baptiste se définit par rapport au Christ. Cela nous interroge car si on nous demande à nous : « qui es-tu ? », que répondrons-nous ? Nous parlerons de nos racines, de notre famille, de notre travail ou nos études, mais ferons-nous référence au Christ pour nous définir ? Nous pourrions bien car être chrétien fait bien partie de notre identité.
Une autre réponse de Jean-Baptiste est intéressante lorsqu’il dit : « Au milieu de vous se tient Celui que vous ne connaissez pas » en parlant de Jésus. Jésus est au milieu de nous, et c’est à nous de le reconnaître. Aujourd’hui, il est ressuscité, il est bien vivant, c’est à nous de le reconnaître parce qu’il ne veut pas s’imposer à nous. Il faut le chercher et il se laisse trouver parmi les plus humbles en particulier. C’est à nous de le désigner aussi. Jean-Baptiste est notre guide, il est aussi notre modèle. Nous sommes aussi des prophètes pour indiquer la voie la plus droite là où notre monde avance en zigzagant ou en tournant en rond.
Une autre qualité que nous pouvons reprendre de Jean-Baptiste c’est sa joie. Il semble austère et sévère, mais il éprouve une joie profonde de se savoir « l’ami de l’époux » comme il l’explique dans l’évangile de St Jean. Sa mission, il ne la mène pas par devoir mais par amour.
La joie, St Paul nous en parle aussi. Lui aussi a été saisi par Jésus, et c’est par amour qu’il va donner sa vie pour lui dans sa vie de missionnaire. « Soyez toujours dans la joie… Priez sans relâche » dit-il aux Thessaloniciens. Cela veut dire que la prière alimente la joie. La prière, c’est la relation que l’on a avec Dieu. Se savoir aimé, c’est cela qui nous rend joyeux. St Paul nous dit aussi de ne pas éteindre l’Esprit. En particulier en nous éloignant de toute espèce de mal.
Jean-Baptiste désigne Jésus. Isaïe l’avait annoncé avant lui. La première lecture que nous avons entendue, c’est le passage que Jésus a lu à la synagogue de Nazareth et où il s’est reconnu : « L’esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé… » Nous aussi nous sommes revêtus de l’Esprit du Seigneur par notre baptême. Nous avons aussi à annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus sauveur. Nous avons, en son nom, à aller vers ceux qui ont le cœur brisé pour les réconforter, nous avons à communiquer notre joie de croire en un Dieu qui vient vers nous, qui se penche vers notre monde malade pour le sauver.
P. Jean-Christophe Cabanis
Is 61, 1-2a.10-11 ; Lc 1, 46b-48, 49-50, 53-54 ; 1 Th 5, 16-24 ; Jn 1, 6-8.19-28