11 Mars 2023
Le dimanche de 1er scrutin nous écoutons toujours l’évangile de la Samaritaine parce qu’il est en lien avec le symbole l’eau. C’est un évangile emblématique : il rapporte une rencontre plus qu’improbable entre jésus et une femme samaritaine, improbable car les juifs n’ont pas de relation avec les samaritains jugés par eux impurs ayant associés des Dieux Païens au Dieu d’Israël ! Mais qu’est-ce qu’il y a de si important, de si emblématique dans cette rencontre ?
Tout d’abord, ce qui les fait se rencontrer, c’est qu’ils sont fatigués tous les deux ! Comme s’ils avaient besoin l’un de l’autre ! Jésus est fatigué par sa longue marche pour arriver jusqu’à Sykar. Quant à la samaritaine, elle est fatigué de sa vie, fatiguée de venir au puits de Jacob au plus fort de la journée, à midi, pour échapper aux médisances probablement. Mais avant tout, elle est fatiguée de vivre perpétuellement dans le mensonge et l’évitement… Que recherche-t-elle dans sa vie… tout aussi intense que désespérante ? Elle semble avoir tant espérer de la vie, tant donné aussi, mais sans résultat… Alors, à elle qui donne certainement généreusement de sa personne, jésus va lui demander simplement un peu d’eau.
Les abords du Puits sont dans la Bible le lieu de la rencontre amoureuse ! Mais ici, Il ne s’agit pas du tout de cela et Jésus le lui confirme aussitôt : Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. Pour elle, le puits de Jacob, c’est le lieu qui doit l’ouvrir au bonheur. Jésus la rejoint dans sa quête, mais il va l’ouvrir à bien plus que ce qu’elle peut espérer….
Qu’est ce qui habite vraiment le cœur de cette femme ? Jésus sait lire dans son cœur… il est donc capable de la rejoindre ! L’eau vive, c’est ce qu’elle recherche, une eau toujours renouvelée, un amour toujours nouveau qui ne se flétri jamais ! Voilà ce qu’elle cherchait véritablement : Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. Avant de répondre à sa demande, Jésus va lui poser la question de vérité pour elle : Va, appelle ton mari, et reviens. Jésus a touché ce qui est blessé en elle, non pas pour la juger, mais pour qu’elle puisse se confier à lui et découvrir le sens de sa vie, découvrir ce qu’elle recherche vraiment. Jésus la met face à son histoire, face à un désir profond qui manifestement l’habite. La samaritaine ouvre son cœur à Jésus et lui dit toute la vérité : Je n’ai pas de mari.
Jésus est un prophète, il saura répondre à la question qui semble la tourmenter. Où doit on adorer Dieu ? est-ce que Dieu est le domaine réservé de quelques-uns ? C’est à son tour jésus qui ouvre son cœur : l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité… La samaritaine fait alors preuve d’une intuition toute féminine : Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. La réponse de Jésus est unique dans l’Évangile : Je le suis, moi qui te parle. C’est la seule fois dans l’Évangile où Jésus se présente explicitement comme le messie attendu.
Alors la femme, laissant là sa cruche, revint à la ville, et elle qui était mise au banc de sa communauté va devenir évangélisatrice !
La samaritaine, c’est certain, désire rencontrer, et même adorer Dieu, elle a le désir « d’aller dans la vie sous son regard »… C’est vrai, je pense pour chacun de nous : aller dans la vie sous le regard de Dieu habite le cœur de chacun… c’est ce qui est emblématique dans ce récit. Pour cela il nous faut faire cette rencontre décisive avec le Christ dans laquelle Dieu nous purifie de notre passé, comme pour la Samaritaine. En quelque sorte, la samaritaine demande le baptême à Jésus ! Seigneur, donne-moi de cette eau…
Avant la célébration du baptême, il y a trois scrutins. Le mot scrutin vient de scruter : regarder en profondeur. On se met sous le regard de Dieu pour être purifié.
C’est ce qu’a fait la samaritaine avec Jésus et Jésus a purifié son passé en lui donnant un sens : certes elle a eu cinq maris, mais par ces expériences décevantes elle a compris maintenant qu’elle recherchait sincèrement Dieu qu’elle recherchait un amour que Dieu seul peut lui donner. Le symbole du 1er scrutin c’est l’eau. L’eau vive qui lave comme signe de purification de notre passé. On en a besoin parce qu’on a pu rechercher Dieu d’une mauvaise manière, souvent sans s’en rendre compte, comme les samaritains qui se fabriquaient et adoraient des idoles. Le premier scrutin purifie et affermit notre intention de vivre en vérité : d’aller dans la vie sous le regard de Dieu. De renoncer ainsi à tout ce qui fait obstacle à notre rencontre avec le Christ.
Alors vous allez recevoir maintenant cette eau vive promise par le Christ. Qu’elle vous apporte la paix du cœur et la force de vous engager fermement à la suite de Jésus.
- Amen