Paroisse Colomiers

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Mai 68 - Mai 2018

Espace 85, mai 2018

50 ans entre ce printemps mémorable de la France, « Mai 68 », et aujourd’hui où notre printemps est aussi agité au niveau social. Autant de temps qu’entre cet évènement et la fin de la première guerre mondiale. Après les "poilus", les "chevelus", aujourd’hui les "barbus" ? Les "poilus" étaient au fond des tranchées pour remporter la guerre contre l’ennemi de longue date, l’Allemagne. Après une deuxième guerre mondiale toute aussi sanglante que la première et d’autres guerres comme celles d’Algérie ou du Viêt-Nam, les jeunes ont opté pour la paix en 68, pour l’amour au lieu de la guerre. C’était le temps des idéaux et des idéologies, en particulier marxistes. Aujourd’hui, on dirait que les idéaux et idéologies sont derrière nous, et que nous sommes passés sous le règne de l’argent et de la consommation. Pourquoi ces conflits interminables et si sanglants en Afrique ou au Moyen-Orient s’il n’y avait pas toutes les richesses du sous-sol en minerais et hydrocarbures. Pourquoi la radicalisation de certains musulmans extrémistes, les "barbus", s’il n’y avait pas l’humiliation de se sentir rabaissés, relégués au deuxième plan économique dans le paysage économique mondial ou dans nos quartiers de banlieue défavorisés ? Est-ce que l’argent, la consommation, mais aussi l’exagération de la communication virtuelle et des réseaux sociaux, n’entraînent pas notre humanité dans une direction qui n’est pas la sienne ?

Et si nous retenions des "poilus" le courage, le don de soi pour la cause commune, en enlevant la violence et la notion d’ennemi ? Et si nous conservions des "chevelus" ce désir d’une société plus libre, plus égalitaire entre les sexes, plus à l’écoute des jeunes ? Et si nous empêchions les dérives religieuses par plus de dialogue, de justice, de fraternité universelle ? Ne reproduisons pas le passé. Que veulent ces étudiants ou pseudo-étudiants qui bloquent les universités pendant des mois en pénalisant gravement tout le monde ? Ils ne vont pas reproduire Mai 68. Emmanuel Macron n’est pas le général De Gaulle et la convergence des étudiants avec les mouvements de cheminots et autres grévistes n’entraine pas toute la société dans son sillage. Le président Macron, justement, a dit aux évêques de France, au Collège des Bernardins, son intérêt pour la symbolique du sel chez les chrétiens parce qu’il représente la sagesse, l’engagement et la liberté. Et Mgr Pontier lui a bien répondu que nous mettons notre sel dans la lutte pour la défense des plus petits, en particulier des migrants, et dans la réflexion éthique concernant l’humanité sur laquelle on ne peut pas tenter toutes les expériences car la vie est sacrée.

Le mois de Mai, c’est aussi celui de tous les ponts dans le calendrier. Et si nous faisions des ponts avec le passé pour profiter de l’expérience des anciens, ceux qui connaissaient mieux la nature que nous et l’abîmaient moins par exemple ? Et si nous faisions des ponts avec d’autres cultures, d’autres religions, d’autres quartiers tout simplement ? Et si nous faisions des ponts avec l’avenir ? A la Pentecôte, 36 enfants de la paroisse feront leur première communion. Accompagnons-les dans leur vie et leur foi pour qu’ils vivent des mois de Mai fleurissants toute leur vie.
                                         
     P J-Christophe Cabanis, Edito de l'Espace 85, mai 2018

sources des photos : https://static.actu.fr/uploads/2018/04/25537-180417152809785-0.jpg ; https://static.ladepeche.fr/content/media/image/large/2018/03/27/201803271394-full.jpg

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