Rédigé par P. Jean-Christophe Cabanis et publié depuis
Overblog
Nous venons de vivre la fête de l’Ascension. Les apôtres viennent de voir Jésus s’élever vers le ciel dans une nuée, et nous les retrouvons à Jérusalem, dans la chambre haute, le Cénacle, où ils sont toujours réunis pour prier ensemble avec Marie et d’autres femmes. Ils sont inséparables. Leur force, c’est leur foi, leur certitude que Jésus est avec eux, vivant, et c’est aussi le fait qu’ils soient ensemble. C’est le début de l’Eglise, juste avant la Pentecôte et la venue de l’Esprit. Une Eglise unie, complémentaire, humble, ne comptant que sur Jésus pour exister.
Jésus préparait la naissance de l’Eglise dans la dernière prière qu’il adresse à son Père le soir du Jeudi Saint, la veille de sa Passion. C’est l’évangile que nous avons entendu aujourd’hui. Jésus sait qu’il va mourir, qu’il va souffrir, qu’il va ressusciter, et il prie son Père pour ceux qu’il lui a donnés, pour qu’ils aient la vie éternelle. L’Eglise est le témoin de la vie éternelle. Elle doit annoncer à tous les hommes qu’ils appartiennent au Père, qu’ils sont tous ses enfants, pour l’éternité.
Le mot qui revient dans cet évangile, c’est le mot gloire, ou le verbe glorifier. La gloire, c’est la vie en Dieu, avec Dieu. C’est la vie éternelle. La gloire accompagne la vie de Jésus dès sa naissance à Bethléem où les anges dans le ciel chantaient la gloire de Dieu. Ceux qui ont assisté à ses miracles, à tous les signes d’amour que Jésus a donnés, rendaient gloire à Dieu. Ensuite, Jésus va être glorifié sur la Croix. Ce lieu de supplice et de souffrance extrême où Jésus lui-même va se croire abandonné par le Père : Jésus va être glorifié par sa résurrection. Et il nous entraîne, depuis son Ascension, à partager la gloire de son Père.
La gloire de Dieu, on peut l’imaginer comme un grand halo de lumière. Ce sont les auréoles des saints et des saintes. Nous qui sommes des enfants de lumière, nous vivons déjà de cette lumière de Dieu qui nous éclaire, qui nous illumine. Lumière dont nous sommes responsables. Jésus nous dit que nous sommes la lumière du monde. C’est aussi un des noms de l’Eglise : lumière des nations. Jésus fait référence au monde dans sa prière adressée à son Père. Jésus est venu habiter notre monde, il est venu le sauver. Il ne nous invite pas à fuir le monde ou à le juger, mais à l’aimer, à l’éclairer grâce à l’Esprit de vérité. Que ces fêtes de Pâques, de l’Ascension, Pentecôte, nous envoient vers le monde qui a besoin d’être éclairé, qui a besoin de connaître la paix, qui a soif des paroles d’amour et de vérité de Jésus.
St Pierre, dans la 2ème lecture, nous invite aussi à nous préparer à recevoir la gloire de Dieu. Pour cela, nous pouvons connaitre des souffrances. De même que la gloire de Jésus est passée par la Croix, de même nous aussi notre témoignage et notre vie de foi peuvent passer par des souffrances, des persécutions. Pensons à tous les chrétiens persécutés à travers le monde. Pensons à notre monde qui n’est pas toujours prêt à accueillir Celui qui vient nous sauver.
Comme les premiers apôtres et les femmes autour d’eux, participons à une Eglise humble, soudée décidée à témoigner d’un Dieu qui nous aime et qui nous prépare l’accueil dans sa gloire. Et rendons gloire à ce Dieu d’amour par notre prière, par notre vie donnée au nom de notre foi.
P. Jean-Christophe Cabanis
Ac 1, 12-14 ; Ps 26 (27), 1, 4, 7-8 ; 1 P 4, 13-16 ; Jn 17, 1b-11a