24 Mai 2019
Dimanche dernier, notre "a-venir" final, avec les images d'un ciel nouveau et d'une terre nouvelle, l'image de l'épouse parée pour son mari, celle de la tente de Dieu nous accueillant définitivement, l'évocation d'un monde "à venir" sans larme et sans mort... Aujourd'hui, l'image d'une grande et haute montagne ; dans la bible, la montagne est une demeure de Dieu (les qualificatifs de grande et haute sont volontairement exagérés pour symboliser la grandeur immense de Dieu). Et les images suivantes.
La ville sainte, Jérusalem qui descend du ciel... La tradition biblique a souvent vu la Jérusalem terrestre comme une figure du paradis où Dieu nous attend, une construction humaine bien imparfaite et souvent pécheresse. Jean reçoit la vision d'une Jérusalem donnée par Dieu, elle descend du ciel. En elle réside la gloire de Dieu ; Jean le dit au début et à la fin de son texte pour, en l'encadrant par ces mots, attirer notre attention. Dans la bible, la gloire est une des façons de dire Dieu en lui-même, en sa transcendance. Jean fait une description fantastique de cette Jérusalem, aux mesures parfaites et idéales : un éclat de pierres précieuses, une muraille extraordinaire... Douze portes, symboliques de tout Israël. Surtout, douze fondations portant les douze noms des douze apôtres de l'Agneau... Une Jérusalem devenue l’Église. L'apôtre Paul écrit en ce sens aux Éphésiens : La construction que vous êtes a pour fondations les apôtres et prophètes, et pour pierre d'angle le Christ Jésus lui-même (2,20).
Pas de temple dans cette Jérusalem du futur, une nouveauté totale car son sanctuaire, c'est le Seigneur Dieu... et l'Agneau. Dans l’Évangile du jour, Jésus nous dit : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Une demeure, un sanctuaire... La Nouvelle Jérusalem est dotée d'un éclairage très particulier : son luminaire, c'est l'Agneau, le Christ Agneau de Dieu immolé dont Jean nous a parlé dans l'extrait de son Apocalypse lu le 3ème dimanche de Pâques.
Tout cela, c'est beau, mais pour c'est pour demain ? Les Évangiles nous enseignent que c'est déjà parmi nous, en nous. Jésus utilise souvent, pour nous inviter à préparer cet avenir, le signe biblique du "Royaume", le "Royaume de Dieu", ou le "Royaume des Cieux". Un seul exemple : Les Pharisiens lui ayant demandé quand viendrait le Royaume de Dieu, il leur répondit : "La venue du Royaume de Dieu ne se laisse pas observer, et l'on ne dira pas : Voici: il est ici ! Ou bien: il est là ! Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous." (Luc 17,20s).
Je peux relire plusieurs fois la lecture de ce jour. Cette grande promesse, elle s'accomplit dès à présent en moi, dans tout ce que je vis. La gloire de Dieu se manifeste en moi et par moi. Je vais m'interroger, rendre grâce, intercéder... L’Église-Jérusalem, je suis dedans, elle resplendit en moi... J'en suis un sanctuaire : Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu... (Paul, 1Cor 3,16).