15 Août 2023
Le livre de l'Apocalypse utilise un langage symbolique. Que peuvent nous dirent toutes ces images difficiles dans notre vie de foi au quotidien ? Quelle réalité est cachée derrière ce texte, Que veut-il nous faire contempler ? Il y a tout d’abord l’arche d’alliance qui sort du sanctuaire de Dieu, il fait référence à Marie, souvent nous la représentons de cette façon : une Femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Puis le texte décrit l’hostilité entre cette femme et un grand dragon, l’enjeu est de taille : l’enfant à naître... celui qui sera le berger de toutes les nations ! Le texte affirme la victoire de la femme et de l’enfant sur le dragon. C’est la victoire de Dieu ! L’enfant pourra conduire les nations et la femme ira à la place que Dieu lui a réservé. Le texte se termine par un cri de victoire : Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ ! Alors, quelle est la nature de ce combat ? Et quelle est la réalité de cet adversaire ? L’image est effrayante et l’adversaire puissant. La femme semble être dans une faiblesse extrême, comme livrée à la cruauté du Dragon. Cette image décrit le combat entre la confiance absolue en Dieu de la femme et la défiance absolue en Dieu du Dragon ! Cela nous dépasse, mais une chose est sûre : La femme est associée à ce combat et à la victoire définitive de Dieu...
Cette femme, c’est la Vierge Marie : La mère de Jésus, la mère de Dieu comme l’affirme le concile d’Éphèse. Elle est la servante du Seigneur, celle qui a cru. Celle qui n’est que confiance en Dieu. Marie a donc une place unique, dans l’économie divine, dans le combat décrit au livre de l’apocalypse. Elle est aussi la nouvelle Eve, la première en chemin, comme nous le chantons. La victoire définitive sera accompli, au retour du Christ en gloire ; mais le combat perdure pour le moment jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis dit St Paul Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort.
Face à ces deux premiers textes mystique et théologique, l’évangile nous ramène sur terre, Il nous met face à la simplicité de Marie et de son magnificat. Élisabeth reconnaît la place unique de Marie : Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Marie répond à Élisabeth par son magnificat. Le Magnificat : c’est la prière de Marie, la prière de la créature telle que Dieu l’a voulu de toute éternité. On pourrait qualifier le magnificat d’hymne à la sainteté.
Dans l’évangile de la visitation, il y a la présence de l’Esprit-Saint en Elizabeth qui reconnaît la sainteté particulière de Marie : Heureuse celle qui a cru. Sainteté de Marie qui ne peut être dépassée puisqu’elle porte en elle celui qui est la source de la sainteté.
A la visitation, il y a :
La Présence de l’Esprit-saint en Élisabeth.
La Présence de Jésus en Marie.
La Présence du Père dans la louange de Marie... Dieu habite les louanges d’Israël.
Marie est Sainte dans sa nature humaine : Mon âme exalte le Seigneur : toutes ses puissances humaines sont tournées vers le Seigneur car elle est préservée du péché originel. Elle est revêtue du manteau de l’innocence.
Marie est sainte dans sa personne :
Exulte mon esprit en Dieu mon sauveur : Marie est celle qui a dit oui. Elle est la servante du Seigneur.
Sa sainteté la rend particulièrement sensible à l’action de Dieu :
• Déjà en elle : Le puissant fit pour moi des merveilles.
• Mais aussi en tous les hommes : sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent … C’est dans ce sens que Marie est notre Mère ! Elle nous voit grandir dans la foi.
Marie a un rôle d’intercession auprès de son fils car elle est rendue entièrement conforme à son fils en Gloire à l’Assomption. Dans ce sens, l’assomption, c’est le summum de la sanctification. Mais à la fête de l’Assomption, il y a toute la simplicité de la dévotion mariale, qui nous apprend à suivre le Christ concrètement au quotidien ; La dévotion mariale populaire est attestée très tôt par la plus ancienne prière à Marie qui date de la fin du 3eme siècle au temps des persécutions :
Sous ta protection, nous cherchons refuge Sainte Mère de Dieu : ne méprise pas nos supplications, nous qui sommes dans l’épreuve et libère nous de tout danger, o vierge glorieuse et bénie. Cette antique prière nous renvoie au combat décrit dans la première lecture, au livre de l’apocalypse.
C’est un combat contre tout ce qui nous éloigne du Christ et que nous devons mener nous aussi avec la grâce de Dieu. Marie nous aide à être victorieux de nos égoïsmes en définitive. En la priant, elle nous apprend à méditer et à contempler par nous même le mystère de son Fils (chapelet). En la priant, elle nous apprend à vivre en vérité, à vivre concrètement en disciple du Christ.
Amen.