28 Août 2020
En général quand les gens partent l’été c’est pour se baigner dans la mer, randonner en montagne, visiter de belles villes et leurs monuments ou retrouver de la famille. Kim-Liên Tô, une paroissienne de Colomiers, qui est mon amie et "ma grande sœur" est aussi partie cet été mais, comme depuis un bon nombre d’années, à Lourdes pour faire une retraite. Mais attention ! pas une retraite dans un couvent pour un retour à l’essentiel dans le calme, ou par quête spirituelle, ou quant à une éventuelle future vie religieuse en vivant au rythme des offices de la congrégation accueillante comme l’on fait bien souvent. Non ! Sa retraite, à elle, est particulière puisqu’elle est spécifiquement réservée à ce que l’on appelle les auxiliaires de l’apostolat.
En effet, il y a tout juste un an cette personne fêtait simultanément, puisque reçus le même jour, les quarante ans de son baptême et de sa confirmation. Dans un témoignage, lors d’une messe à l’église Sainte-Radegonde, elle a expliqué comment elle était arrivée à demander ces sacrements. Cela fait, le Seigneur aurait pu vouloir qu’elle entre chez les carmélites mais Il avait un autre projet : en 1983, notre amie reçut l’accord de l’évêque pour commencer la vie d’auxiliaire de l’apostolat, son premier appel fut en 1987 et l’appel définitif eut lieu le jour de l’Annonciation 1993.
Qu’est-ce qu’une auxiliaire de l’apostolat, demanderez-vous ? Ce sont des femmes dont la vie a été saisie par l’appel du Seigneur. L’évêque les associe directement à sa mission apostolique pour faire pénétrer l’Evangile dans tous les milieux de la vie. Ces femmes, par amour du Christ, restent célibataires à vie, suivent jusqu’à leur mort une formation biblique, font une récollection de 24h tous les mois et une retraite tous les ans durant laquelle elles continuent à se former théologiquement, spirituellement et autres. Même si elles peuvent avoir un métier, être chômage ou à la retraite, la prière sur les Saintes écritures et l’eucharistie sont quotidiennes. Désormais à la retraite, notre paroissienne, tout en étant auxiliaire de l’apostolat a, dans sa vie, géré un restaurant, travaillé dans une bibliothèque et a même connu une période sans emploi. Le baptême et la confirmation ont donc été le point de départ de cette vocation. De même, ces sacrements seront le prélude à l’appel sacerdotal, une vie religieuse, à une vie consacrée laïque, à servir l’église de diverses façons ou simplement à être parents.
Moi, quand je relis ma propre destinée, je me souviens qu’à 12 ans je voulais être prêtre et bien plus tard j’aspirais à une vie religieuse mais le dominicain que j’avais consulté me voyait dans le monde. Je voulais donner ma vie au Seigneur et avec le temps je vois que le Seigneur m’a appelé à être une passerelle entre les bien portants et les personnes handicapées. Et ce, que ce soit à Lourdes, à la Sainte-Baume, en paroisse et depuis peu au niveau du diocèse avec la Pastorale des Personnes handicapées dont je prendrai la responsabilité dans peu de temps. Après des histoires d’amour personnelles et charnelles je prends conscience que le seul amour vrai est celui de Dieu et de mon prochain, et de la grâce de notre baptême. Par lui, Dieu nous appelle et par la confirmation il nous envoie. Nous sommes tous destinés à nous consacrer au Seigneur de quelque manière que ce soit : si nous le laissons guider toute notre vie alors nous serons des missionnaires.
Jean-Luc D., propos recueillis après avoir échangé avec Kim-Lien T