"A qui vais-je comparer cette génération ?" demande Jésus. " …Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé ! Nous avons entonné un chant funèbre, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine !" Mt 11,16-17
Les élections régionales et départementales ont été dominées par une abstention record, du moins au premier tour. Pourtant, chacun(e) veut exprimer son avis sur la situation que nous traversons, en particulier celle liée à la crise sanitaire. Chacun(e) voudrait donner des solutions aux sujets brûlants tels que l’économie, l’éducation, l’écologie, la sécurité, l’immigration, … Malgré cela, le vote est déserté. Pourquoi la démocratie est-elle boudée alors qu’ailleurs elle est bafouée ? Des citoyens d’autres pays voudraient bien voter, avoir une action citoyenne, mais ils sont empêchés et durement réprimés comme en Algérie, en Birmanie, à Hong-Kong et dans tant d’autres pays. Là-bas les jeunes se révoltent et sont réprimés, ici ils n’expriment pas leur révolte ou leur opinion par les urnes.
Dans nos églises, les confinements ont fait que les pratiquants reviennent petit à petit, même s’ils sont moins nombreux qu’avant la crise. Nous sommes heureux de voir réapparaitre des visages, même s’ils sont encore masqués ! Nous sommes tous élus, choisis, notre Seigneur a voté pour nous tous ! Que faisons-nous de notre élection, de notre baptême ? Il s’agit tout simplement de construire le Royaume de Dieu, d’en être les rois (reines), les serviteurs (servantes). Le projet est enthousiasmant : vivre du partage, de la fraternité, de la compassion, de la justice, sans naïveté et avec courage. Alors notre génération ou l’inter-génération doit être à la hauteur. Être ni dans le fatalisme, ni dans l’indifférence, mais dans le goût pour l’humain et pour le divin !
Jésus poursuit en s’adressant à son Père : "Je te bénis, Père, … d’avoir révélé (cela) aux tout-petits." Mt 11,25 Notre génération ne doit-elle pas prendre exemple sur les plus petits ? Les enfants que Jésus nous demande par ailleurs de prendre en exemple. Les enfants de l’éveil à la foi comme les enfants ou jeunes que nous accompagnons sur leur chemin ont une foi qui est parfois plus pure que celle des plus âgés moins prêts à l’émerveillement. Les plus démunis socialement ont un savoir être qui peut nous surprendre, ils donnent de leur superflu et non de leur nécessaire. Les migrants ont une expérience, une culture, une foi, dont il serait dommage de passer à côté.
Notre génération est celle de la technique, de la mondialisation, mais aussi du déboussolement. Jésus ne la critique pas, il veut l’encourager à croire en son amour qui peut faire des choses nouvelles ! Ne sommes-nous pas la génération du pape François qui nous bouscule avec ses encycliques Laudato Si' et Fratelli Tutti ?
Bon été à tous,
Jean-Christophe Cabanis