29 Novembre 2019
"Les déserts extérieurs se multiplient dans notre monde parce que les déserts intérieurs sont devenus très grands". Cette phrase est du pape Benoit XVI, reprise par le pape François dans son encyclique Laudato Si (LS 217). C’est vrai que le réchauffement climatique est très inquiétant et fait beaucoup de victimes (faim, migrants, …) quand le désert gagne, par exemple au Sahel. En France, on parle de déserts médicaux, de grandes zones rurales désertées au profit de la ville, même si la cause n’est pas climatique. Il y a des solutions urgentes à trouver, mais le plus urgent nous disent les papes, c’est la conversion. C’est notre cœur qui doit être irrigué pour ne pas rester sec. Si notre cœur est sec, nous nous intéressons surtout à nous-mêmes et à ce que nous pouvons posséder. Si notre cœur est irrigué, alors nous serons capables d’aimer, de ne pas vivre pour nous-mêmes mais pour les autres, en particulier les plus petits, et nous pourrons avoir une relation fraternelle avec toute la Création.
La conversion, St Jean-Baptiste en est le champion, lui qui nous donne rendez-vous chaque année durant ce temps de l’Avent : "Convertissez-vous car le Royaume de Dieu est tout proche" dit-il (Mt 3,2). Jean-Baptiste vit dans le désert de façon très sobre dans sa façon de se vêtir et de se nourrir. Il est un prophète : il invite les foules à la conversion, mais surtout il invite à considérer un autre horizon, celui du Royaume, et c’est lui qui reconnaît Jésus et le désigne : "Voici l’Agneau de Dieu".
Le désert est bon pour la vie spirituelle : il permet de se désencombrer de ce qui prend trop de place dans notre vie, d’écouter de façon plus libre la Parole de Dieu et de prendre de bonnes décisions pour revenir dans la vie de tous les jours et être capable de mieux aimer. Les déserts, il ne faut pas en fabriquer, il faut prendre ceux qui nous sont donnés.
Des personnes étrangères traversent des déserts pour venir dans nos pays, au péril de leur vie. Souvent, le désert continue pour eux lorsque les portes et les cœurs se ferment devant eux. Que notre Eglise, à la suite de Jean-Baptiste, par un mode de vie sobre et une attention à tous (es), sache désigner Celui qui est venu dans notre monde pour nous sauver. Celui qui est l’eau vive qui désaltère. Celui qui vient nous aider à refleurir nos déserts comme l’annonçait Isaïe : "Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie". (Is 35,1). Sachons communiquer notre joie de croire, la vraie joie de Noël.
En Avent !
J-Christophe Cabanis - Edito de l'Espace85, Décembre 2019