Paroisse Colomiers

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12e dimanche ordinaire, B

Dans cet évangile de la tempête apaisée, je vous propose d’observer d’abord Jésus. « Passons sur l’autre rive », ce sont les paroles qu’il a dites en s’embarquant avec ses disciples pour traverser le lac. L’autre rive n’est plus sur le territoire d’Israël, ce n’est plus le peuple juif qui l’occupe en majorité. Jésus est venu pour tous les hommes, il nous demande aussi d’aller sur l’autre rive, d’effectuer des traversées pour faire de nouvelles rencontres, même si l’inconnu peut nous faire peur. Il est dit que les disciples emmenèrent Jésus « comme il était ». C’est amusant comme détail. Jésus n’a pas eu le temps de préparer une valise, il voyage avec beaucoup de simplicité.

Et lors de la traversée, une tempête se lève et lui dort. Il n’est pas prisonnier des évènements, il est libre même dans son sommeil. Mais cela ne veut pas dire qu’il se désintéresse de la situation, parce que dès qu’on le réveille, il intervient. Il s’adresse au vent et à la mer et calme la tempête : « Silence, tais-toi ! » dit-il. Et la tempête se calme. Jésus est le Créateur, il domine les éléments. Et puis il reproche aux disciples leur manque de foi. Pourtant, les disciples se sont bien tournés vers lui : ils pensaient bien qu’il pouvait les sauver mais ils n’en étaient pas sûrs.

En quoi cela nous parle-t-il ? Aller sur l’autre rive, c’est important, ne pas rester toujours dans les mêmes lieux avec les mêmes personnes. C’est l’inconnu qui attire, mais qui peut faire peur aussi. Dans une barque, c’est bien d’être en équipage. Mais s’il y a une tempête, que faisons-nous ? Nous avons peur, c’est normal. Nous avons parfois l’impression que Jésus dort quand il y a différents types de catastrophes. Est-ce que nous pensons à le réveiller ? Jésus, lorsqu’il calme la tempête, ce n’est pas de la magie, de la facilité. Il peut le faire parce qu’il va traverser lui-même une grande tempête. Lors de sa Passion, lorsqu’il sera arrêté, crucifié, et qu’il mourra. Ensuite, il ressuscitera. Et dans ce passage, Jésus passe du sommeil au réveil, comme s’il passait de la mort à la vie. C’est lui qui a le dernier mot par rapport à la tempête comme par rapport à la mort. La vie est plus forte que la mort. Avec Jésus, l’amour est plus fort que la violence.

Alors des tempêtes il y en a dans le monde. Il y a eu la tempête du Covid qui nous a beaucoup perturbés, et qui n’est pas finie. Il y a la tempête du réchauffement climatique qui fait beaucoup de dégâts. Il y a des tempêtes plus personnelles, des tempêtes dans des familles, ou lorsque des conflits éclatent. Est-ce que Jésus dort sur son coussin lorsque nous nous démenons ? Est-ce que nous pensons à le réveiller ? Jésus ne veut pas entraver notre liberté. Il ne veut pas agir à notre place, mais si nous nous tournons vers lui, alors il nous aide.

Si notre monde va mal, n’est-ce pas parce que nous laissons Dieu de côté et voulons nous débrouiller tout seul ? Il y a des tempêtes naturelles, et d’autres provoquées par l’homme. Est-ce que nous acceptons que Dieu hausse le ton, intervienne pour nous remettre à notre place lorsque nous dépassons les limites ? Comme lorsqu’il s’adresse à la mer dans le livre de Jonas que nous avons entendu en première lecture. La mer a des limites qu’elle ne doit pas dépasser, sinon c’est de l’orgueil. Est-ce que l’humanité, dans son orgueil, ne dépasse pas des limites qui provoquent des tempêtes ?

L’Eglise est souvent représentée par une barque, la barque des apôtres. Elle est fragile mais permet de belles traversées. Jésus y est présent mais discret, il laisse le gouvernail à Pierre ou à un autre apôtre. Dans une barque, l’équipage est complémentaire, chacun a son rôle. Le cap est le même et il faut le tenir. Nous savons que notre Eglise traverse des tempêtes. Réveillons Jésus, ou plutôt réveillons notre foi pour que notre cap soit bien celui de la fraternité, du partage, de la mission d’aller sur l’autre rive où est attendue la Bonne Nouvelle.

 

P. Jean Christophe Cabanis

Jb 38, 1.8-11 ; Ps 106(107) ; 2Co 5,14-17 ; Mc 4, 35-41

 

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