30 Mars 2018
« J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé » Is 49,1
La Bible défend largement l’embryon ou le fœtus. Il est aimé de Dieu dès le ventre de sa mère. Cela nous parle par rapport aux questions que l’on se pose aujourd’hui sur le statut de l’embryon. Et aussi sur la légitimité ou non de l’avortement. Et encore sur le rapport mère-fœtus : Et si c’est une femme autre que la mère qui porte l’enfant ? Dans la perspective d’une naissance, il y a l'amour, le projet parental, en espérant qu’il y ait deux parents. Il y a aussi le projet divin, qu’on peut appeler dignité. C’est vrai qu’au temps où la Bible a été écrite, on ne savait pas féconder des embryons en-dehors du corps de la mère. Il n’était pas non plus question de congeler des embryons. Les questions de bioéthique qui sont posées aujourd’hui avec ces si grandes avancées technologiques, nous interrogent sur le projet de Dieu là où Dieu semble doublé par l’homme. Où est la création s’il n’y a pas de mystère ? Pourtant, l’enfant à naître sera bien un enfant de Dieu, quel que soit sa conception. « Oui j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur » (Is 49,5) peut se prévaloir tout petit d’homme. Dans la même lignée de ces avancées scientifiques qui donnent le vertige, heureusement que le clonage humain est interdit dans tous les pays. Quelle serait l’identité d’un être humain reproduit à un autre ? Où serait l’image de Dieu si on ne garde que l’image de l’homme ? Du côté de ceux qui avancent en âge, la Bible admire les plus âgés : « quatre-vingts (ans) pour les plus vigoureux » Ps 89,10. Aujourd’hui en Occident, quatre-vingts ans est la durée de vie moyenne. Les plus vigoureux, souvent les plus vigoureuses, vivent jusqu’à cent ans, voire cent dix ans ! La vieillesse dure plus longtemps. Certains voudraient la raccourcir lorsque les souffrances sont trop vives. Mais la Bible, encore elle, donne le commandement de ne pas tuer. Et cet interdit a été accepté par nos sociétés (sauf en cas de légitime défense). Si on le transgresse, les personnes les plus âgées ou les plus malades vont se sentir de trop. Quant aux personnes avec un handicap, tant mieux si ce handicap, décelé lorsqu’elles sont encore à l’état de fœtus, peut être soigné avant la naissance, grâce aux avancées remarquables de la médecine. Mais si l’enfant naît avec ce handicap, il ne doit pas être blâmé ni ses parents. Ne leur rajoutons pas le handicap de la culpabilité, mais vivons la fraternité et la solidarité en sachant que la meilleure et la plus solide des sociétés est celle qui prend soin des plus faibles.
Bonne fête de Pâques à tous, fête de la vie éternelle !
J-Christophe Cabanis - Edito de l'Espace 85, Avril 2018