1 Juillet 2016
Les quatre dimanches précédents, la liturgie nous a proposé des extraits de la lettre de l'apôtre Paul aux chrétiens de Galatie (au cœur de la Turquie actuelle). Aujourd'hui, nous lisons la fin de l'épitre. Une épitre où Paul exprime sa foi au Christ par rapport à la Loi juive d'où il vient, à la Torah. Il y avait des questions, des querelles, dans les premières communautés chrétiennes entre chrétiens d'origine juive et chrétiens d'autres origines : comment articuler dans la pensée, dans la prière et dans l'action ces deux origines ? Faut-il passer d'abord par le judaïsme, en particulier par le rite de la circoncision, pour accéder à la foi au Christ ?
Dans ma lecture priante, je peux glaner quelques formules des dimanches précédents, m'y attarder, les intérioriser, y contempler le cheminement de Paul. La fierté de ses origines : Je défendais avec une ardeur jalouse les traditions de mes pères... (A présent, c'est une autre étape : La croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté, dit Paul aujourd'hui). Il avait aussi écrit : Devenir des justes par la foi au Christ, et non par la pratique de la Loi ; s'ajuster, mettre sa boussole sur la personne du Christ... Avec ces fortes formulations : Avec le Christ, je suis crucifié. Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi... Son chemin dans la Loi juive l'a préparé à une nouvelle étape dans laquelle il engage ses chrétiens : Vous avez revêtu le Christ... Si vous appartenez au Christ, vous êtes de la descendance d’Abraham ; Abraham n'était pas juif lors de l'appel de Dieu à lui adressé, il est le type de tout croyant. Tout croyant en Christ est descendance d'Abraham, juif ou non. Dimanche dernier : Toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Les pratiques concrètes, les rites liturgiques de la Torah, la lecture méditée de la Bible, tout conduit à la contemplation de la croix de notre Seigneur et à l'essentiel de son message, l'amour du prochain. Peu importe circoncision ou pas : Je porte dans mon corps les marques des souffrances de Jésus. Ma "circoncision", ce sont les plaies du Christ Ressuscité, ces marques du Christ invitant Thomas à s'y plonger en quelque sorte. Ce n'est pas du dolorisme, ce n'est pas une invitation à souffrir pour souffrir, c'est une invitation à "revêtir" le Christ, à "crucifier" le monde en moi, le "monde", le mal, le péché, celui de notre monde et le mien.
Devant ce texte, ma réflexion, ma prière, ma vie ? Sur quelles réalités de ma vie vais-je demander à l'Esprit Saint de jeter un éclairage et une force de paix et miséricorde et de grâce ?
Paul C.