27 Octobre 2018
Il y a 8 jours, la lecture nous mettait en présence du Christ sous le titre de Grand-Prêtre… Trône de la grâce en sa passion et résurrection. Aujourd'hui, des précisions, toujours dans le langage particulier de cette lettre dédiée particulièrement aux chrétiens du temps d'origine juive, donc connaissant bien, en principe, la foi et les pratiques de leur passé récent. Et parfois, nostalgique de ce passé.
Deux types de grand prêtre : d'un côté, le grand prêtre du culte juif, de l'autre Jésus, d'un culte nouveau. Le grand prêtre juif a pour mission de veiller aux relations avec Dieu et ce en faveur des hommes. Il est un médiateur pour les péchés, un pontife (un faiseur de pont). Parmi ses fonctions, celle d'entrer une fois l'an, à l'automne, dans la partie la plus sacrée du temple de Jérusalem pour un sacrifice pour les péchés, dans le cadre de la grande fête du Kippour, fête du pardon. Homme comme ceux pour qui il intervient près de Dieu, rempli de faiblesse, pécheur parmi les pécheurs. De la famille d'Aaron le frère de Moïse, famille choisie par Dieu, de la tribu de Lévi dont une fonction importante est le culte du temple.
Jésus est lui aussi présenté comme grand prêtre, mais d'une Alliance Nouvelle, élargie à toute l'humanité. Il n'est pas de la tribu des prêtres juifs. Sa mission prend sa source au sein même de Dieu. L'auteur de la lettre l'affirme en citant un vieux psaume annonçant le Messie futur comme étant Fils de Dieu, intérieur à Dieu même (Tu es mon Fils). Et il ajoute une autre citation de psaume où le sacerdoce de Jésus est dit de l'ordre de Melkisédek. Melkisédek, ce personnage mystérieux, qu'Abraham rencontre un jour non loin de Jérusalem : Melkisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était prêtre du Dieu très-haut (Genèse 14,18s.). Ce prêtre du "Dieu très haut" n'est pas juif. Comme Jésus, il n'est pas de la tribu des prêtres juifs, car la scène est située bien avant l'organisation cultuelle de Moïse. Mystérieusement, il offre du pain et du vin, offrande annonciatrice et figure de ce pain et de ce vin du sacrifice du Christ lors de la Cène le soir du Jeudi Saint. La prière eucharistique n°1 de nos messes évoque le sacrifice de notre père Abraham, et celui que t’offrit Melkisédek, ton grand prêtre, en signe du sacrifice parfait. Melkisédek est une figure de Jésus. L'offrande de Jésus, c'est tout lui-même. Dans le pain et le vin se trouve réellement toute la personne de Jésus. Il y a continuité et coupure entre le sacerdoce de l'Ancien Testament et celui du Nouveau. Le sacerdoce de Jésus porte à son accomplissement plénier, à sa perfection, à son sommet, le sacerdoce juif ancien. Je ne suis pas venu abolir la loi et les prophètes, je suis venu accomplir dit Jésus (Mt 5,17).
Je vais entrer dans une prière plus personnelle. La liturgie m'adresse ce texte. Que l'Esprit Saint me fasse sentir ce qu'il peut remuer en moi, peut-être dans ma façon de participer à l'Eucharistie et d'en vivre dans ma vie quotidienne.
Paul C.
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