1 Novembre 2018
Lecture Priante de la 2ème lecture du 31ème dimanche ordinaire année B
(Lectio Divina)
Esprit de Dieu, ouvre mon intelligence et mon cœur :
comprendre ce texte, ce qu'il me dit, le prier, vivre dans sa grâce.
Lettre aux Hébreux (7,23-28)
Frères, dans l'ancienne Alliance, un grand nombre de prêtres se sont succédé parce que la mort les empêchait de rester en fonction. Jésus, lui, parce qu'il demeure pour l’éternité, possède un sacerdoce qui ne passe pas. C'est pourquoi il est capable de sauver d'une manière définitive ceux qui par lui s'avancent vers Dieu, car il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur. C'est bien le grand prêtre qu'il nous fallait : saint, innocent, immaculé ; séparé maintenant des pécheurs, il est désormais plus haut que les cieux. Il n'a pas besoin, comme les autres grands prêtres, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses péchés personnels, puis pour ceux du peuple ; cela, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même. La loi de Moïse établit comme grands prêtres des hommes remplis de faiblesse ; mais la parole du serment divin, qui vient après la Loi, établit comme grand prêtre le Fils conduit pour l’éternité à sa perfection.
Une lettre difficile à comprendre, vu son contexte. L'auteur, il est bon de se le redire, s'adresse à des judéo-chrétiens, à des juifs récemment convertis au christianisme. Ils sont, en même temps, en rupture et en continuité avec leur foi et leurs pratiques juives. La tâche est ardue pour l'auteur et il semble parfois impatient quand il écrit un peu plus haut (ou avec un brin d'humour ?) : Sur ce sujet, nous avons bien des choses à dire, et elles sont difficiles à expliquer, puisque vous êtes devenus paresseux pour écouter. Ma prière à l'Esprit Saint, Esprit de lumière, va être insistante, qu'il me sorte de ma "paresse" devant un texte biblique ardu.
Deux temps dans l'histoire des relations entre Dieu et l'humanité, en reprenant les mots du texte : le temps de l'ancienne Alliance ou loi de Moïse et le temps de Jésus, le temps d'une nouvelle Alliance. D'une part, le temps du grand nombre de prêtres juifs, des êtres mortels, ministres de sacrifices quotidiens ; d’autre part, le temps de Jésus qui demeure pour l’éternité, dont le sacerdoce ne passe pas. Jésus capable de sauver d'une manière définitive. Jésus toujours vivant. Un renvoi au mystère de sa pâque, de mort et de résurrection, désormais plus haut que les cieux.
Parmi les prêtres juifs, un grand prêtre. Une fois l’an, le grand prêtre entrait dans la partie la plus sacrée du temple de Jérusalem pour un sacrifice de demande de pardon pour ses péchés et ceux du peuple, lors de la fête du Grand Pardon, Kippour. Jésus, le grand prêtre qu'il nous fallait, pas comme les autres grands prêtres, qui sont remplis de faiblesse. Jésus, lui est saint, innocent, immaculé. Jésus dans son sacrifice est, la lettre le sous-entend sans cesse, à la fois le prêtre qui offre, la victime qui est offerte, l'autel de l'offrande sur la colline du Golgotha.
La parole du serment divin. Pour un juif pieux, connaisseur de la bible, c'est une allusion au psaume 109(110) : Oracle du Seigneur à mon seigneur : "Siège à ma droite". Un psaume messianique, qui annonce un roi nouveau, dans le futur. Comme la rosée qui naît de l'aurore, je t'ai engendré : un roi natif de Dieu. Notre lettre aux Hébreux dit : Dieu établit comme grand prêtre le Fils conduit pour l’éternité à sa perfection. Reprenant le psaume, je lis : Le Seigneur l'a juré dans un serment irrévocable : "Tu es prêtre à jamais selon l'ordre du roi Melkisédek." Jésus est de la tribu de Juda, il n'est pas de la tribu de Lévi, de la tribu des prêtres juifs ; c'est un laïc. Melkisédek est ce personnage mystérieux, sorti de nulle part, prêtre du Dieu très haut, un non juif, à qui Abraham va faire allégeance. La méditation chrétienne y verra une préfiguration du Christ.
Le Seigneur m'interpelle dans ce texte. Il me demande simplement de le relire, lentement, de m’imprégner de quelques expressions, d'y contempler Jésus capable de me sauver, c'est-à-dire de me libérer, d'être l’intermédiaire, le "Grand Prêtre" du "Grand Pardon" proposé par le Père, dans sa miséricorde.
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