Rédigé par Père Charles de Llobet et publié depuis
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Le 50éme jour après Pâques, les juifs célébraient la fête des « tentes ». Ils rappelaient cette longue pérégrination au désert qui de l’Egypte allait les amener dans cette Terre Promise au bout de 40 ans.
Que l'Espit Saint nous ouvre à la langue universelle : accueil, partage, solidarité !
Nous sommes au printemps, ce temps est propice pour la fête, et quand on dit fête, certes il y a tous ces moments de prières et d’actions de grâces au Temple, mais aussi la fête tout court. De tous les pourtours de la Méditerranée, les juifs venaient à Jérusalem, Parthes, mèdes Elamites... la ville durant quelques jours doublait de population. C'est la fête : spectacles, danses, bateleurs en tout genre, défilés, fanfare, musique, pétards… tous les ingrédients sont réunis pour se retrouver dans la joie.
Seuls, les apôtres sont ensemble, claquemurés au Cénacle, loin de tout ce tintamarre, ils ne sont pas encore remis de tous les événements qu’ils viennent de vivre. Jésus arrêté, condamné, crucifié… Ils en parlent encore et certainement avec mauvaise conscience …Et puis leur joie de l’avoir revu vivant, « nous avons mangé et bu avec lui » disent-ils et ils essaient de se souvenir des moindres détails, d’autant plus qu’il l’ont vu partir ver les nuées du ciel… Ils se disent les uns aux autres tout cette aventure qu’ils ont vécu, mais n’empêche qu’ils n’ont pas le cœur à la fête, ils ne savent trop que faire !
Bien sûr que Jésus leur avait dit qu’il leur enverrai « le Défenseur, l’Esprit de Vérité… Vous allez rendre témoignage » (c’est l’Evangile de ce jour). Vous allez dire à tous ce que vous avez vu et entendu, ces merveilles dont vous avez été les témoins. Aujourd’hui la Parole de Jésus se réalise : « un coup de vent violent, des langues de feu, ils furent remplis de l’Esprit Saint »
Dès lors plus rien ne les arrêtera, partout, dans les rues, sur les places, ils vont proclamer la Bonne Nouvelle de l’Evangile… Même la langue n’est plus une barrière, tous de n’importe quel pays qu’ils soient, comprennent ce que disent ces Galiléens.
Pentecôte, c’est la naissance de l’Eglise, ce sont ses premiers pas, l’Eglise est née dans la rue, c’est cet Esprit qui animera l’Eglise à travers les siècles et qui nous anime encore aujourd’hui. Le vent, on ne sait d’où il vient, on ne sait où il va, c’est tout à fait l’image de l’Esprit : il ne veut pas que nous nous installions dans une Eglise à « air conditionné ou climatisé ». Notre Pape François ne cesse de nous rappeler : nous devons témoigner des merveilles de Dieu jusque dans les périphéries. L’Esprit Saint qui nous est donné en vue de cette mission est comme un ouragan qui balaie toutes nos peurs.
Cette langue que tout le monde comprend est à la portée de tous (pas besoin d’aller à l’école pour l’apprendre) . St Paul dans la deuxième lecture nous disait : « Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » voilà le langage universel, le langage de la foi.
Cela me fait penser à ce que disait un gamin : « Dans ma classe, il y en a qui sont blancs ; il y en un qui est d’Asie ; d’autres sont arabes. Il y en a qui disent : « ce n’est pas normal, il devrait n’y avoir que des français ». Moi je crois que si Dieu a fait l’arc en ciel avec des couleurs différentes, c’est qu’il aime çà »
Envoie- nous Seigneur ce Défenseur, cet Esprit Saint, qu’il nous ouvre à cette langue universelle, qui est l’accueil, le partage, la solidarité. Que toute notre vie soit remplie de ton amour !