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30 Mai 2020
Il y a plusieurs sortes de diversités dans cette fête de la Pentecôte, comme si nous avions un festival de couleurs.
A Jérusalem ce jour-là, il y avait des Juifs venus de toute la Diaspora : de la Perse, la Grèce, l’Asie Mineure… Ils parlaient dans les langues de leurs pays d’adoption et ils ont été rejoints dans leur propre langage par les apôtres qui se sont mis à parler dans toutes les langues, eux les Galiléens. L’Esprit-Saint rejoint tous les peuples, toutes les cultures, tous les langages. Il n’y a pas de frontières pour l’amour, car le langage de l’Esprit-Saint, c’est celui de l’amour.
La diversité, c’est aussi celle que souligne St Paul lorsqu’il compare l’Eglise avec un corps, le Corps du Christ. Dans un corps, tous les membres sont indispensables et complémentaires. Il y a besoin de tous, l’Eglise a besoin de tous, elle n’est pas uniforme, elle est multiforme. Chacun et chacune a ses talents qu’il ou elle a à faire fructifier.
Et puis il y a la diversité de la Création. On appelle cela la biodiversité aujourd’hui, mais le psaume nous rappelle que chaque créature est une œuvre du Seigneur, qu’elle reçoit aussi son souffle de vie. Nous avons à contempler la Création et à la préserver, surtout en ce temps où le printemps éclate et où on a le droit d’aller se promener !
Pentecôte nous invite à dépasser les frontières, à nous laisser entraîner par le souffle de l’Esprit pour rejoindre tous les peuples, mais aussi tous les milieux. Apprendre le langage des jeunes ou des banlieues par exemple, pour être les témoins que Jésus est bien vivant, qu’il est venu pour tous. Etre à l’écoute des migrants : ce n’est pas seulement à eux d’apprendre le français, nous avons aussi à les rejoindre dans leur langage et leur culture.
Pentecôte nous invite à être une Eglise diversifiée qui ne soit pas que cultuelle mais à l’écoute du monde d’aujourd’hui, à participer à plus de fraternité, de solidarité, de justice.
Pentecôte nous invite à la contemplation. A contempler le travail de l’Esprit dans la Création et dans le cœur des hommes, quelles que soient leurs convictions ou leur religion, et à préserver la diversité de la Création et des cultures.
La Pentecôte célèbre la diversité des œuvres de Dieu, mais aussi l’unité.
L’Esprit nous permet de dire que Jésus est le seul Seigneur, nous dit St Paul. Nous sommes désaltèrés par l’unique Esprit, dit-il. C’est le même feu qui est descendu sur chacun des apôtres comme sur nous-mêmes. Un feu qui purifie et qui remplit de la chaleur de l’amour. Nous sommes témoins du même Christ qui nous dévoile son Père. Et c’est Jésus qui nous envoie, comme il a envoyé les premiers chrétiens. A nous de découvrir quelle est notre mission, vers qui nous sommes envoyés chacun.
L’Esprit-Saint est aussi lié à la rémission des péchés. Nous ne sommes pas invités à vivre seulement de la solidarité, mais à aller à la racine du mal qui est le péché. Nous annonçons Jésus comme le Sauveur parce qu’il sauve du péché et de la mort.
La crise que nous traversons a besoin de remèdes pour être guérie. Des remèdes sanitaires ou économiques. Mais c’est surtout le cœur de l’homme qui doit être guéri. C’est dans notre cœur que nous devons vivre une conversion pour nous éloigner des sources du mal que sont l’égoïsme, la recherche du profit, l’individualisme.
La paix que Jésus nous donne, nous l’accueillons dans notre cœur et nous devons en être les artisans. Pour participer à ce souffle de paix, de fraternité, de justice, que le Seigneur envoie pour sauver le monde.
P. Jean Christophe Cabanis