28 Novembre 2019
1. Le texte. Ce psaume inaugure un recueil de 15 psaumes appelés "chants des montées", des pèlerinages vers Jérusalem. Des psaumes chantés lors des trois grandes fêtes, Pâques, Pentecôte, Tentes. Les pèlerins, après un long voyage d’approche, sont enfin devant Jérusalem. L'un d'eux explose de joie et d'admiration devant les constructions de la ville. Mais la raison profonde de sa joie, la maison du Seigneur ; l’expression revient à la fin de son chant, une inclusion selon les exégètes, comme un encadrement du texte, une insistance, une façon d'attirer l'attention sur le motif de la joie. Oui, le Seigneur habite Jérusalem.
C'est aussi le siège de la maison de David. Le lien entre Jérusalem et la maison de David, au centre du psaume, permet tous les espoirs, la justice y régnerait enfin, comme on supposait qu'elle avait régné autrefois. David, figure du Messie attendu.
Jérusalem, le poète chante le mot paix. Selon l'étymologie populaire du nom de Jérusalem, "ville de paix", "shalom", qui est le bonjour juif, "salam" en arabe. Il souhaite trois fois cette paix. Cette paix est source de bonheur, de bien. Tout cela, à cause de ses proches, et surtout à cause de la maison du Seigneur notre Dieu. Pour le bien, ou le bonheur, dit-il.
Ce psaume fait écho à la première lecture du jour, du prophète Isaïe. Il arrivera dans les derniers jours que la montagne de la maison du Seigneur se tiendra plus haut que les monts, s’élèvera au-dessus des collines. Vers elle afflueront toutes les nations et viendront des peuples nombreux. Ils diront : "Venez ! montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob !"
2. Moi. Les évangiles relatent les pèlerinages de Jésus à Jérusalem, depuis celui de ses douze ans jusqu'au dernier pour sa Passion et Résurrection. Jérusalem est le lieu de la première eucharistie et de la naissance de l’Église à la Pentecôte.
Je peux me voir au milieu des pèlerins cheminant avec Jésus vers Jérusalem, entrer dans leurs sentiments, leur parler, partager leur joie, leurs questions. Je vais entrer dans un cheminement d'Avent qui s'en va vers l'Adventus, vers la Venue de Jésus à Bethléem, dans une quasi banlieue de Jérusalem...
Aujourd'hui, qu'en est-il ? Comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara :"Ce que vous contemplez, des jours viendront où il ne restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit". (Luc 21,5) Le Temple sera détruit par les armées romaines en 70.
Quand Jésus chasse les vendeurs du temple, à ceux qui l'interroge, il répond : "Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. "Les Juifs lui répliquèrent : "Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais !" Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.(Jn 2,19s.). Le temple, la maison du Seigneur, c'est le corps du Christ. C'est aussi moi, car je suis membre du corps du Christ. Je suis maison du Seigneur. Elle est au dedans de moi et autour de moi, dans mes proches, dans ma paroisse, dans toute action de solidarité, de paix, etc. Nous sommes le temple du Dieu vivant (2 Cor 6,16). " Dans quel état est cette maison, ce temple ? Quels échos en moi ont les mots de paix ? Suis-je un bâtisseur de paix ? Suis-je, dans ma vie, en état de marche, de "montée"?
3. Moi et le Seigneur. Ma prière. Je reprends ma réflexion et j'en parle au Seigneur. Oui, Seigneur que l'humanité entière devienne comme une ville où tout ensemble ne fait qu'un. Seigneur, je te prie pour la paix, pour le bonheur, pour le bien, dans la Jérusalem actuelle, shalom et Salam pour elle... La paix dans le monde... La paix intérieure en moi... La maison du Seigneur que je suis... Que je bâtis et rebâtis en moi et autour de moi... Je vais relire lentement le psaume...
Vierge Marie, depuis l'Annonciation, tu es devenue en ton corps maison du Seigneur. Bénie sois-tu ! La crèche de Noël sera maison du Seigneur. Bénie sois-tu ! De retour à Nazareth, la demeure, l’atelier de Joseph, maisons du Seigneur. Bénie sois-tu !
4. Vivre dans la grâce du texte. Vivre, agir... Si possible, décider de quelque chose pour ce temps de l'Avent.
Paul C.