6 Juin 2019
Un combat. Deux adversaires se font face, la chair et l'Esprit. D'un côté, l'emprise de la chair (2 fois) et vivre selon la chair. De l'autre côté, une autre emprise, celle de l'Esprit ; 10 notations du terme Esprit, Esprit de Dieu, Esprit Saint. Combat entre deux façons de vivre, entre deux guides, entre deux chemins : la chair ou l'Esprit. La "chair", dans le langage de Paul, c'est toute la personne humaine vue dans sa fragilité, dans sa faiblesse, dans sa tendance au péché et à la mort. Dans sa lettre aux Galates, Paul écrit : la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit (5,17). Nous lisons ce message dans la fête de l'Esprit de la Pentecôte : l'Esprit de Dieu habite en vous ; le Christ est en vous. Et l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous. La première lecture, récit de la Pentecôte dans les Actes des Apôtres, dit tout bonnement : Tous furent remplis d'Esprit Saint, "remplis" ! Qu'est-ce qui me remplit ? En moi, un combat entre la chair, entre ma fragilité et la mort de mon péché, et cet Esprit habitant en moi... Ce combat s'achèvera dans une victoire de l'Esprit, dans la vie donnée à nos corps mortels.
Nous avons une dette, une "fière chandelle", un remerciement à exprimer, une reconnaissance, une action de grâce à rendre. Pas envers notre chair, car c'est de la fragilité, le risque permanent du péché, de la mort, de l'esclavage : un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; ici cet esprit, c'est le mauvais esprit, l'esprit du mal. Une dette envers l'Esprit Saint, l'Esprit de Dieu. Car l'Esprit nous rend fils de Dieu, enfants de Dieu (4 affirmations de cette filiation). Éphésiens 1,5. Il nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs par Jésus Christ. Nous entrons dans la famille de Dieu, au sein même de la Trinité d'amour. Paul affirme que nous pouvons alors appeler Dieu "Père", Abba, une expression araméenne enfantine, une sorte de "papa" familier et affectueux. La conséquence de cela ? Ces mots très forts : nous sommes devenus héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ. Nous entrons dans l'héritage de Dieu, par une adoption en Christ. Plus question d'esclavage, sinon comme dit Paul en Romains (6,22), affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, esclaves affranchis, donc libérés, devenu serviteurs libres de Dieu. Mais dans un combat, c'est ce que redit la fin du texte : de la souffrance est annoncée, car en nous, il y a la liberté de choix, mais c'est une souffrance avec le Christ. Dans l’Évangile du jour, Jésus nous dit : Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous, un Paraclet, un avocat pour nous défendre contre les attirances de notre chair, du mal en nous, de la fragilité de notre liberté de choix.
Il me reste à me confier à l'Esprit dans ce combat intérieur : Viens, Esprit Saint en nos cœurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière... Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur... Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé... Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle... (Extrait de la séquence de la messe de la Pentecôte)
Paul C.