Paroisse Colomiers

centre-paroissial@orange.fr ; J.C. Cabanis : n° 06 71 58 37 81 ; P. Desbois : 07 77 26 51 39

Homélie St Sacrement

Merci à l'auteur de cette image

Merci à l'auteur de cette image

         Dans la première lecture, au livre du Deutéronome, Moise fait en quelque sorte la relecture des événements de l’exode : Dieu a agi en faveur de son peuple, mais quel en est le sens profond ? Quelle est l’intention de Dieu pour son peuple ?
Alors Moise fait mémoire… Il commente l’action de Dieu :
Il t’a fait passer par la pauvreté, il t’a fait sentir la faim, et il t’a donné à manger la manne – cette nourriture que ni toi ni tes pères n’aviez connue –
Dieu a fait sortir son peuple d’Égypte à main forte et à bras tendu comme dit la bible : Une libération prodigieuse pour le peuple qui devra passer de l’état d’esclavage anesthésiant à l’apprentissage de la liberté.
Au désert, Dieu plonge son peuple dans l’indigence, pour lui faire prendre conscience de son état d’esclavage. Dans l’esclave, la nourriture était devenue le seul but dans la vie pour le peuple... pour subsister malgré tout. Alors au Désert, Dieu va lui donner une nourriture surprenante, inconnue. Le terme Manne vient d’un terme hébreu « Manne-hou » qui signifie : qu’est-ce que c’est ?
C’est cette nourriture unique et surprenante qui va éveiller le peuple à autre chose, à une vie qui pourra avoir un sens. Moise poursuit : 
pour que tu saches que l’homme ne vit pas seulement de pain,
mais de tout ce qui vient de la bouche du Seigneur.
Durant les 500 années d’esclavage en Égypte, le peuple à vécu dans la soumission totale sans plus se poser de question : il avait fini par perdre le sens de l’interrogation nécessaire pour diriger librement sa vie.
Le peuple découvre l’action prodigieuse de Dieu. Alors quel est le sens de tout ça, quel est le sens de leur histoire ?
Avec le sens de l’interrogation, le peuple va retrouver le sens du sacré, il va  apprendre à honorer son statut de peuple de Dieu.
Et Moise conclut : N’oublie pas le Seigneur ton Dieu qui t’a fait sortir du pays d’Égypte.
Le peuple a désormais une mémoire, une histoire sans laquelle il ne peut exister.
         Cet épisode de la manne préfigure le sacrement de l’Eucharistie que Jésus instituera 1200 ans plus tard. Mais la manne n’est pas l’Eucharistie, Jésus lui-même le rappelle aux juifs. Il y a pourtant une analogie entre l’aliment et l’Eucharistie, Dieu a choisi le signe de l’aliment pour se donner aux hommes :
  • Nous assimilons l’aliment et notre corps y puise son énergie, c’est par elle que notre corps conserve son unité et que nous restons en vie.
  • Mais avec l’Eucharistie, nous sommes assimilés au Christ, à l’Église Corps du Christ. L’eucharistie est le sacrement qui dépasse celui qui le reçoit : en le recevant, le Christ se donne à nous et nous recevons sacramentellement sa vie (=> pain vivant).  Nous vivons ce sacrement de manière très personnelle.
Mais nous recevons aussi tous le même Corps de Christ, St Paul le souligne dans sa lettre aux corinthiens : Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain. L’eucharistie a donc aussi une valeur communautaire : sacrement de communion.
         Les fruits indissociables de l’Eucharistie sont l’unité et la charité. L’Eucharistie rassemble dans l’unité tous les hommes : et si chacun reçoit le Corps du Christ personnellement, l’Église est plus que la somme des fidèles qui la compose, elle est le Corps du Christ, le projet bienveillant de Dieu. Henri de Lubac le dit de manière très synthétique : L’Église fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Église.
Vatican II affirme en plus que l’Eucharistie est la source et le sommet de la vie de l’Église. L’Eucharistie, c’est le trésor que le Christ donne à l’humanité. L’Eucharistie, c’est le sacrement du Don et ce Don c’est le Christ lui-même.
         Alors recevoir ce Don unique nous fait devenir à notre tour des êtres de Don. Déjà Dimanche dernier, notre médiation sur la Trinité nous montrait la place du Don dans les relations en Dieu. Devenir de plus en plus un être de don nous conduit sur la voie de la sainteté. On  nomme aussi justement l’Eucharistie le Saint Sacrement car il nous fait progresser vers la Sainteté.
Aimer le Saint Sacrement, c’est reconnaître dans la foi la présence cachée de la sainteté elle-même, la sainteté de Dieu qui n’est que don ! 
         Adorer le Saint Sacrement est bien plus qu’une dévotion qui peut sembler désuète. Adorer  le Saint Sacrement, c’est vouloir être dans une attitude de don de nous-même, seule attitude juste face au Christ en Gloire. Dans l’attitude de l’adoration, il n’y a plus d’obstacle pour l’action de la grâce, pour recevoir la vie de Dieu en nous.
         Dans l’évangile, face au scepticisme des Juifs : Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? Jésus répond par une affirmation de foi : celui qui mange ce pain vivra éternellement. Alors laissons-nous saisir par ce sacrement si surprenant, il nous conduit à Dieu aussi sûrement que la manne à nourri les hébreux au désert jusqu’à la terre promise.
Amen
P. Pascal Desbois
Dt 8, 2-3.14b-16a ; Ps 147 (147 B), 12-13, 14-15, 19-20 ; 1 Co 10, 16-17 ; Jn 6, 51-58
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article