31 Mars 2023
Espace 85 - Avril 2023
Cette année, deux semaines sont en commun entre le Carême et le Ramadan. Ainsi, deux semaines avant la pleine lune de Pâques des chrétiens, le Ramadan a commencé au moment de la nouvelle lune. Notre jeûne de Carême, à la discrétion de chacun, a rejoint la rupture de jeûne de nos frères et sœurs musulmans un soir où ils nous ont invités à la mosquée pour ce moment de partage à la tombée de la nuit. Nous étions une douzaine de la paroisse, en attendant une invitation plus large, et Mgr Vincent Landel, ancien évêque de Rabat en retraite à Pibrac était avec nous. Pour nos hôtes, la plupart d’origine marocaine, accueillir l’ancien évêque du Maroc était un honneur. La table était copieuse et les mets, expliqués par la cuisinière, étaient délicieux et nous faisaient voyager. Nous avons pu échanger avec les responsables de la mosquée, très accueillants. Et, sans assister à la prière, nous avons pu croiser tous ceux et celles qui s’y rendaient, très nombreux, en particulier des jeunes venus de tout l’Ouest toulousain. Des tapis étaient déroulés dehors car la salle de prière, du moins celle des hommes, était trop petite. Cela rappelle les foules pour les messes des Rameaux.
La prière des musulmans, comme la nôtre, est bien une réalité. La dimension spirituelle fait partie de notre humanité et elle a plusieurs facettes, qui ne sont pas en concurrence mais qui pourraient être plus harmonisées. C’est la prière qui nous relie au Père miséricordieux. La prière qui est nécessaire pour donner sens à l’existence. Ce qui se passe en ce moment en France, tous les troubles qui ne s’arrêtent pas à cause de la loi controversée des retraites, mais aussi dans le monde avec la guerre en Ukraine et dans d’autres pays oubliés, cette instabilité fait craindre le pire, sans oublier le changement climatique qui ne fait que s’accélérer. La prière est là pour nous apaiser, nous réunir, nous tourner vers Celui qui est le Créateur, qui est un Dieu d’amour et qui peut changer nos cœurs. Puissent les temps de rencontre être plus nombreux, à Colomiers ou ailleurs, pour mieux se connaître, s’estimer, se reconnaître frères et sœurs.
Après le temps du Carême, c’est le temps de Pâques, le temps de la résurrection et celui de la paix. "Je vous donne ma paix" sont les premières paroles du Christ ressuscité à ses disciples. La paix que nous voulons pour le monde, la paix se reçoit avant d’en être les artisans.
Shalom, pour ne pas oublier nos frères et sœurs juifs, et bonne fête de Pâques !
P. J-Christophe Cabanis