24 Mars 2023
Psaume 129 (130)
Le psaume commence par une évocation de mes "profondeurs" de fautes et se termine par l"abondance du rachat" donné par le Seigneur. Il n'y a aucune commune mesure entre la "profondeur" du péché et l'abondance du pardon, du "rachat", car près du Seigneur est l'amour. Le Seigneur est nommé 7 fois. C'est lui le centre du psaume. Le priant ne s'attarde pas sur les "profondeurs" où il se trouve (son péché, son malheur, sa détresse, etc.) mais il jette vers Dieu un cri d'espérance. Le plan du poème, un mouvement qui passe alternativement de l'homme à Dieu, puis revient à l'homme et retourne encore vers Dieu.
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L'homme en prière. Des profondeurs je crie, Seigneur écoute... que ton oreille se fasse attentive. (l'oreille de Dieu est souvent sollicitée dans les psaumes). L'homme dans sa petitesse, sa fragilité.
Dieu. Si tu retiens les fautes... Dieu, sa grandeur, il ne peut pas ne voir que les fautes de l’homme, car que serait-il alors... Il est "pardon" et cela entraîne chez le priant la ''crainte'' de Dieu, c'est-à-dire un respect affectueux. Devant la grandeur de Dieu qui est de pardonner, devant sa Toute Puissance qui est celle de l'amour. Le pardon et l'amour sont l'être même de Dieu.
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L'homme en prière. J'espère le Seigneur. Deux fois l'espérance. J'attends... Mon âme attend le Seigneur plus qu'un veilleur ne guette l'aurore. Une attente plus forte que celle d'une sentinelle de garde de nuit, impatiente de voir se lever le jour... Une bonne définition de l'espérance.
Dieu. L’amour... le rachat (deux fois noté). Parti des "profondeurs" du péché, le psaume débouche sur la rédemption. Dieu est pardon, Dieu est libération, Dieu est amour. Il faut l'attendre et l'espérer. L'expérience du pardon vécue par un individu va devenir celle de tout un peuple, Israël. Une conversion individuelle rejaillit communautairement.
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Jésus n'a cessé de répéter de mille manières le message du psaume dans les paraboles de la miséricorde du chapitre 15 de saint Luc. La brebis perdue et retrouvée... La drachme perdue et retrouvée... L'enfant perdu et retrouvé... Il y a aussi les gestes de Jésus. La pécheresse pardonnée... Le paralysé pardonné... Zachée pardonné... Le larron sur la croix pardonné.
Non seulement Jésus n'a cessé de redire ce psaume, mais il a "été" ce psaume en sa personne. Il a été le cri du pécheur, l'espérance du pécheur, le rachat du pécheur. Je peux me voir avec lui sur les chemins de Galilée, aux fêtes de pèlerinage à Jérusalem. "Voici le sang de l'Alliance, versé pour la multitude, pour le pardon des péchés", va-t-il dire le soir du Jeudi Saint (Mt 26,28). Saint Paul dira : "Celui qui n'avait pas connu le péché, Il l'a fait péché pour nous." (2 Cor 5,21) La parole de Paul est forte : Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous ''identifié au péché''. (Traduction liturgique). La première lecture, d’Ézéchiel : Ainsi parle le Seigneur Dieu, Je vais ouvrir vos tombeaux... Dans l'évangile du jour, Jésus avant la résurrection de Lazare, Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra.
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Moi. Lire lentement le psaume... Me laisser imprégner... Laisser monter en moi les cris d'aujourd'hui... Mes cris... Quel verset garder pour prolonger mon cœur à cœur avec le Seigneur...
Paul C.