Lecture Priante du psaume du 4ème dimanche ordinaire année A
(Lectio Divina)
Esprit de Dieu, ouvre mon intelligence et mon cœur.
1. Que dit ce texte ? 2. Que me dit ce texte ? 3. Que vais-dire au Seigneur ? 4. Vivre dans la grâce du texte.
Psaume 22(23) 1-6
Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.
Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m'accompagnent tous les jours de ma vie ;
j'habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.
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1. Que dit ce psaume ? Deux images dans ce psaume (qui est entier, rare dans les extraits liturgiques), le berger qui conduit son troupeau, l'hôte qui accueille à sa table. Deux images que l'on peut relier, d'ailleurs.
Une civilisation rurale. Et surtout la mémoire du long cheminement dans le désert avec Moïse comme berger. Et aussi l'attente de la venue d'un nouveau berger, d'un messie. La première lecture nous le présente, c'est David. Et David sera une pauvre figure du Messie, une figure pécheresse mais repentante. Devant les malheurs du peuple, l'exil à Babylone surtout, devant la méditation, l'écoute des prophètes, finalement Dieu est le berger qui conduit son troupeau, qui le défend, qui le nourrit. Ezéchiel, Osée, Jérémie, Michée, Isaïe, enseigneront un Dieu berger attentif.
La seconde image, Dieu est aussi l'hôte qui reçoit à sa table, pas n'importe qui, les ennemis, ceux qui attaquent le troupeau, qui l'emmènent vers les ravins de la mort. Ceux qui sont en grandes difficultés, les pauvres brebis, les malades. Dieu est l'hôte qui reçoit dans sa maison. Dans la bible, c'est le temple, Maison de Dieu.
2. Que me dit ce psaume ? Avec Jésus, avec l'évangile, je lis et relis ce psaume. Jésus s'est plusieurs fois
identifié à un berger veillant amoureusement sur ses brebis. "Je suis le bon pasteur" (Jn10,11). Je suis une brebis du troupeau, le Seigneur est mon berger. Je remarque le mon, je suis parfois la brebis égarée que le Seigneur, délaissant apparemment les autres, va chercher, sa brebis personnelle. (Mt 18,12). Temps de carême, temps de contact personnel, individuel, de prière et de réflexion, en ce moment particulier de "confinement" avec le Seigneur. Temps aussi de ma préoccupation du troupeau, de ma réflexion priante sur ma part de présence au troupeau, à ma paroisse, à ma communauté, à mon association...
La table que me prépare le berger va peut-être me faire penser au repas eucharistique dont je suis privé en ce moment de confinement... Il fut un temps où l'on parlait de "communion spirituelle" pour qui ne pouvait communier corporellement. En ce moment, c'est une forte union à la messe que célèbrent seuls nos prêtres.
Les premiers chrétiens ont beaucoup aimé ce psaume 22 dans lequel ils voyaient le psaume baptismal par excellence qu'on chantait dans la nuit pascale. Ce petit rappel historique m'invite à la prière pour les catéchumènes. Et à la prière pour ceux qui les aident.
3. Ma prière. Revenir sur des passages du psaume, sur leur commentaire. Lecture priante des textes bibliques et spirituels proposés par ma paroisse, par "Prions en Église", "Magnificat", le "Missel des Dimanches" et leurs équivalents sur internet.
Je ne puis, encore une fois, résister à l'interprétation du psaume par le poète Paul Claudel.
1. Je suis une pauvre bête grâce à Dieu qui voit que l'herbe ne lui manque pas.
2-3. Ni l'eau à boire, grâce à Dieu, quand elle a soif. On a mis mon âme dans la bonne direction.
Celle de la Justice par le moyen de cette bonne odeur qui est Ton nom.
4. S'il me faut un petit peu cheminer dans les ombres de la Mort, ça ne fait rien, puisque Tu es avec moi.
Ces verges pour me fouetter et ce bâton pour me battre, je les baise avec amour.
5. Que m'importe la tribulation, près de cette Table où Tu n'as rien oublié !
Près de cette huile dont tu m'as oint, et près de cet amer calice, ah ne le retirez pas à mes lèvres !
6. Et près de cette ingénieuse miséricorde, ah je le vois, toute ma vie, qui n'a cessé de faire de moi ce qu'elle voulait !
7. A pas d'autre fin que dans la maison de mon Père il me soit donné longitude et latitude.
Paul C.