25 Février 2022
Cet extrait du psaume 91... D'abord une introduction de deux versets : le psalmiste y exprime son bonheur de rendre grâce, de chanter, de proclamer l'amour, la fidélité de Dieu Très-Haut. Ceci, dès le matin, et au long des nuits. Donc un état de prière permanente. Pourquoi ? Trois versets non cités : Tes œuvres me comblent de joie... Que tes œuvres sont grandes, Seigneur. Une contemplation incessante des actions de Dieu, contemplation qui s'enracine dans la solidité de Dieu. Comment se concrétise cette prière ''permanente'' ? De brefs instants de pensée, de demande au Seigneur de bénir, de mémoire d'un verset biblique, d'une action d'amour, d’engagement, etc. En fin de journée une relecture de remerciement au Seigneur, de demande de pardon, d'abandon au Seigneur pour la nuit et le lendemain...
Six versets non cités explicitent l'attitude de ceux que la bible nomme les impies (les non-pieux), qui semblent réussir, mais dont le succès n'est que passager et fragile, dont le sort final est le néant.
Par contre, les justes, (les ''ajustés'' à eux-mêmes et à Dieu), eux, ils poussent, croissent et restent verts. Le juste, vieillissant, il fructifie encore (v.15). C'est le passage du psaume que la liturgie a choisi. Le juste, c'est quelqu'un en croissance permanente. Il grandira...Il poussera... Comme un palmier, comme un cèdre... Dans la maison de notre Dieu... Dans notre Église, maison de Dieu en Jésus-Christ dans le souffle de l'Esprit Saint.
Images amorcées dans la première lecture, du livre de Ben Sira le Sage. Dans les 3 images de sa réflexion sur la sagesse, le tamis, le potier, l'arbre. Image de l'arbre qui par ses fruits manifeste sa qualité. Image que Jésus reprendra dans l'évangile du jour, en saint Luc : chaque arbre se reconnaît à son fruit.
Il est bon, Seigneur, de te rendre grâce ! Refrain du psaume et versets 2 et 3. Entrer dans la démarche du psalmiste. Dieu Très-Haut. Pour Grégoire de Nazianze, IVe siècle : O toi l'au delà de tout, quel esprit peut te saisir ? Tous les êtres te célèbrent, le désir de tous aspire vers toi. Et moi ?
Le juste dans ce psaume est donc un être en croissance. Il grandira, il poussera. Jusque dans sa vieillesse où il fructifie encore. Jésus, le Juste : Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. (Jn 15,8)
Le dernier verset du psaume chante le but de la croissance du juste, le but de sa fructification quasi continuelle, annoncer. Une action demandée dès le début du psaume (v.3). Une ''inclusion'', disent les exégètes, comme un cadre mettant en valeur un tableau et attirant l'attention. Le priant, le peuple de Dieu, l’Église, a la mission d'annoncer l’Évangile, la Bonne Nouvelle du Salut, Annoncer dès le matin ton amour... annoncer le Seigneur est droit. Pas de ruse en Dieu, mon rocher !'' Partager cette foi, en parole, et surtout en action. Le centurion témoin païen du Christ dans son dernier combat du Juste sur la croix : À la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendit gloire à Dieu : ''Celui-ci était réellement un homme juste'' (Luc 23,47). Le centurion n'était pas le seul au Calvaire. Et moi ? Y suis-je dans la foule ? Des moments où je frôle l'impiété. D'autres où je suis dans le combat du juste. Dans l'indifférence parfois. Prier Marie et l'apôtre Jean nous représentant au calvaire. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : ''Femme, voici ton fils''. Puis il dit au disciple : ''Voici ta mère''. Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. (Jn 19,25