27 Novembre 2022
Nous sommes le Premier dimanche de l’année liturgique A (St Matthieu), le calendrier liturgique nous permet de vivre du mystère chrétien selon différentes perspectives (Avent, Noël, Carême, Pâques, TO). Chaque temps liturgique, en mettant l’accent sur un des aspects du mystère, stimule notre vie de foi et approfondit notre relation à Jésus année après année. Par exemple : S’il n’y avait que le temps de Pâques, cela nuirait à notre sens de la foi, car regarder uniquement la victoire de la croix finirait par occulter la conscience du péché et par la même la nécessite du Salut.
C’est le temps du carême, qui en mettant l’accent sur la pénitence et le péché, nous ajuste au mystère chrétien pour vivre plus en vérité le temps de Pâques. La foi, nous le savons doit être vécu parce qu’elle se fonde sur notre relation au Christ et le cycle liturgique nous donne un vrai équilibre, spirituellement stimulant.
Au début du temps de l’avent, la parole de Dieu nous invite à renouveler notre attitude intérieure face au mystère : elle met l’accent sur la veille, sur l'attente de la venue du Fils de l’homme. Il y a un enjeu vital pour notre vie de foi car le temps de l’Avent creuse en nous le désir de rencontrer le Christ. Le temps de l’avent, c’est l’attente de la naissance de Jésus bien sûr, mais c’est l’attente de nouvelles rencontres avec le Christ. Le temps de l’avent nous rappelle que la foi ne peut pas s’installer dans des considérations toutes faites, elle doit revisiter le mystère du Christ, en acceptant une certaine pauvreté. C’est toujours la même foi, mais d’années en années, elle s’affermit de plus en plus grâce aux nouvelles expériences du Christ. C’est ce que veut dire St Paul aux romains : revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ
Un même type d’attente avait été vécue par le peuple hébreux dans son histoire. Et nous savons que cette attente a connu bien des avatars ! L’attente, c’est une des vocations d’Israël, Le prophète Isaïe prédit : Oui, la loi sortira de Sion, et de Jérusalem, la parole du Seigneur. Isaïe prophétise la venue du messie qui sera issue du peuple Hébreux. Cette venue a un caractère universel puisque le prophète dit que Vers Jérusalem afflueront toutes les nations et viendront des peuples nombreux. Le messie annoncé par Isaïe transformera le cœur des hommes : ils n’apprendront plus la guerre. L’attente d’Israël se réalise dans la naissance de l’enfant Jésus. Si c’est le Christ qui accompli la promesse faite au peuple hébreux, l’accomplissement final du projet de Dieu se réalisera à la fin des temps par le retour en Gloire du Christ.
Nous sommes donc nous aussi dans une attente celle du retour du Christ en Gloire. Cela fait partie de notre credo : IL reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. Alors Jésus enseigne à ses disciples à vivre cette nouvelle situation : à vivre la bonne nouvelle en définitive.
Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. Veiller, c’est vivre dans le monde, vivre notre vie humaine : manger, boire, se marier etc. en sachant que nos activités humaines, ne s’arrêtent pas à elles-mêmes mais qu’elles ont une raison d’être plus profonde. Veiller, pour ne pas être entraîné par tout ce qui relève de nos besoins immédiats comme l’avaient étés les hommes du temps de Noé ou de Sodome et Gomorhe. Veiller : c’est chercher un sens aux événements quotidiens ou parfois exceptionnels dans notre vie. La vie de l’homme a besoin d’avoir un sens pour être vraiment une vie humaine !
Pour ce qui est de chercher un sens à sa vie, St Paul est un modèle ! Certes, Il a bénéficié d’une grâce exceptionnelle, mais comment aurait-il pu écrire ses lettres et évangéliser comme il l’a fait sans cette attitude de veille, d’écoute qui l’a guidé durant toute sa vie. S’il évangélise, c’est parce que c’est le Christ qui vit en lui. Pour St Paul, la veille commence par un appel au combat spirituel : l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil…Le combat spirituel commence toujours par une décision ! St Paul l’exprime de manière générique : Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. Car nous le savons, il y a en nous de « la ténèbre » et de la lumière.
Alors, au premier dimanche de l’année liturgique, revenons à l’essentiel : revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ. Comme nous demande St Paul. Revenir à l’essentiel, c’est le sens profond du temps de l’Avent. Il y a peut-être deux choses à faire :
Alors le Seigneur lui-même nous revêtira de sa lumière et de sa vérité tout au long de cette nouvelle année liturgique.
Amen
P. Pascal Desbois