Paroisse Colomiers

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Homélie Cananéenne

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Dieu aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun ! Vous avez reconnu une des oraisons finale de la prière universelle. Mais je crois que l’on peut retourner la proposition : Tous les hommes aiment Dieu et le cherchent d’une manière ou d’une autre ! On ne peut pas concevoir l’homme autrement !… ni Dieu.
Au livre d’Isaïe, le Seigneur l’affirme déjà. Les juifs comme les non juifs qui se sont attachés au Seigneur pour l’honorer, pour aimer son nom, je les comblerai de joie dans ma maison de prière. Déjà au livre d’Isaïe, le projet de Dieu est un projet universel : ma maison s’appellera « Maison de prière pour tous les peuples. » et St Paul dira aux romains : Dieu ne fait pas de différence entre les hommes.
Dans l’Évangile de la cananéenne qu’il y a un basculement dans le ministère de Jésus : Jusque-là Jésus prêchait au milieu du peuple hébreu mais les autorités s’opposent lui. Alors Jésus se retire dans la région de Tyr et de Sidon, une terre non juive. La Rencontre entre Jésus et la femme cananéenne, c’est plus qu’une rencontre : c’est une reconnaissance. Se reconnaître, c’est se reconnaître… mutuellement dans son identité. Jésus n’est pas reconnu par les autorités  juives, il doit se retirer dans la région de Tyr et de Sidon au pays de Canaan. C’est là qu’il est reconnu par cette femme. IL est reçu par des cris : Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! C’est la rencontre entre Jésus, le Fils de David et la Cananéenne, le monde païen… On peut se poser une question : Comment peut-elle dire une telle vérité sur Jésus sans être du peuple hébreux ? Peut-être que La Cananéenne qui habite le pays donné aux descendants d’Abraham par Dieu lui-même se rappelle à son bon souvenir ? Les disciples, qui sont Juifs, ne peuvent plus l’entendre : elle nous poursuit de ses cris ! … Mais la cananéenne demande avec insistance : elle appartient aussi à la famille de Dieu et à l’histoire du Salut ! Jésus ne lui répond pas, Il semble même l’ignorer ! Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. S’il est fils de David, il n’est venu que pour le peuple Hébreux… Jésus et la cananéenne ne peuvent se reconnaître sur ce terrain ! Alors la cananéenne se prosterne devant Jésus. On n’adore que Dieu ! Son attitude d’adoration manifeste plus qu’une simple demande de guérison pour sa fille… La cananéenne s’en remet à Dieu, Seigneur, viens à mon secours !
Mais que demande réellement cette femme : la justice pour sa fille ? Puisque tu guéris les gens en Judée ou en Samarie, tu dois aussi faire des guérisons au pays de Canaan et ailleurs. L’argument n’est pas valable et Jésus le lui dit : Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens… Mais la cananéenne ne s’est pas mise en concurrence avec les hébreux et répond à Jésus : Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Cette femme est croyante… sa demande est une demande croyante.
Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.
Se reconnaître : c’est se reconnaître réciproquement ! La cananéenne a reconnu son Seigneur, sa foi est grande… elle lui a été donné par Dieu : Dieu aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun ! Jésus reconnaît la foi de cette femme : cette femme croit en Lui comme son Seigneur… c’est la foi de l’Église. Il est grand le mystère de la foi : nous le disons juste après la consécration. Cette reconnaissance mutuelle : c’est la foi et l’objet de la foi qui se reconnaissent mutuellement :
La personne du Christ : c’est l’objet de la foi.
La cananéenne : c’est la Foi de l’Église.
La fille de la cananéenne fut Guérie, cette fille c’est l’Église que nous formons ensemble. Chacun reçoit en héritage la Foi de l’Église que nous proclamons ensemble dans le Credo. Nous la vivons chacun selon notre liberté mais nous nous rencontrerons toujours dans la foi de l’Église. La Foi de l’Église, c’est la Foi qui guérit sans cesse ses enfants. St Matthieu nous rapporte que cette femme poursuit Jésus et ses disciples de ses cris… Les cris de cette femme, ce sont les cris de notre Église qui intercède auprès du Seigneur pour sauver tous les hommes.
Dieu aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun !
Amen
P. Pascal Desbois
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