Homélie Ascension

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A l’ascension, le Christ quitte définitivement ses apôtres. IL part auprès du Père… Le Christ a accompli sa mission : il a acquis le Salut aux hommes, la Vie éternelle avec Lui auprès du Père. Face au péché et à l’iniquité, la Vérité a désormais établie sa demeure au milieu du monde, au milieu de la société des hommes. Elle tient en une seule affirmation : Le Christ est vraiment ressuscité.

Le saint sépulcre est désormais vide pour toujours ! Les témoins sont nombreux, ils ont vu le ressuscité, ils l’ont entendu, et même touché… : Marie Madeleine, les saintes femmes, les apôtres à deux reprises, Simon-Pierre, plus de 500 frères réunis, les disciples d’Emmaüs et d’autres personnes que l’écriture ne mentionne pas qui l’ont rencontré. Ils sont les témoins privilégiés d’un mystère : celui de l’amour divin entre le Père et le Fils révélé par le Fils lui-même… Un amour mystérieux, plus fort que la mort. Un amour qui entraîne toute l’humanité avec Lui !

Durant ces 40 jours qui les séparent du matin de Pâques, la foi des apôtres s’est purifiée, affermie et à l’ascension elle s’est associée l’Espérance. A présent la foi en Dieu possède sa fin en espérance. Autrement dit : La Vie éternelle commence dès ici-bas !

Ce sont uniquement les 11 apôtres qui sont présents à l’ascension. Que s’est il passé dans leur cœurs ? Il a fallu passer du reniement au pardon, de la culpabilité à confiance, de la peur à l’audace. Durant ces 40 jours, c’est la pâte humaine des apôtres qui a été régénérée, Durant ces 40 jours, comme en germe, Dieu a installé son creuset au cœur du monde. Ce creuset : c’est l’Église du Christ, Signe d’Espérance pour l’humanité. C’est cela que reçoivent le 11 apôtres à l’Ascension.

Dans notre monde défiguré par le péché, avec l’Église, c’est en fait l’Espérance qui a installé sa demeure. Ce sont les apôtres témoins de l’ascension qui en sont les gardiens. Jésus lui en a donné les moyens : le baptême, la parole de Dieu et surtout sa présence agissante : je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde...

Pourtant le texte rapporte que Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. L’Église porteuse d’espérance porte en elle les fragilités dues aux péchés des hommes. La Sainte Église Catholique reste marquée en son sein par le doute et la division. Elle n’est pas une église idéalisée, mais l’église militante, l’Église en chemin vers l’Église du Ciel ! Car il s’agit d’adhérer à la personne du Christ pour devenir participant de notre Salut... pour entrer dans le grand mouvement du Salut du monde initié par le Christ. Pour faire du Salut des hommes la grande affaire de sa vie : comme le disait St Charles de Foucault.

Le Christ est vraiment ressuscité, c’est pour cela qu’il est vraiment celui qui nous ouvre au Salut.. à la vie éternelle ! Entre l’ascension et la pentecôte, c’est pour les disciples le temps de rentrer dans l’espérance, c’est à dire d’en avoir une expérience humaine! Quand nous prions le mystère de l’ascension dans la prière du rosaire, nous disons que son fruit est d’avoir le goût de ciel. C’est certainement ce qui est arrivé aux disciples durant ce temps si particulier de et si cours de l’histoire du Salut.

Un temps très court… à l’image de cette vertu qui à la simplicité et l’enthousiasme d’un « oui à la Vie ». Vertu qui donne la force d’avancer dans les adversités de la vie pour faire grandir la foi et la charité. Si l’Espérance chrétienne est nécessaire aux deux autres vertus, c’est qu’elle nous donne un avant-goût du ciel ! C’est le goût du Ciel qui nous confirme à la suite du Christ…

La fête de l’ascension ravive donc notre espérance, vertu discrète au service des autres mais qui assure le dynamisme de la vie Chrétienne. C’est un peu la vertu de l’éternelle jeunesse ! Alors pour paraphraser un slogan connu : l’espérance c’est ce qui nous garde jeune de 7 à 77ans… et plus !

Amen.

P. Pascal Desbois