15 Février 2015
« Ils n’en mourraient pas tous, mais ils étaient tous atteints… » Plus d’un million et demi de français sont atteints par le virus de la grippe, et ce n’est pas fini, puisque nous devrions atteindre le pic maximum en cours de semaine prochaine. Que faire : ceux qui sont touchés qu’ils se soignent : antibiotiques, doliprane, grogs et tisane, éviter les courants d’air, se reposer, le lit supporte bien des misères. Quant à ceux qui ne sont pas atteints, s’ils ne veulent pas tomber malades, surtout évitez tout contact avec les contaminés, et il y a de fortes chances que la grippe vous évitera.
Mais aujourd’hui, l’Evangile ne nous parle pas de grippe, mais de lèpre. Au temps de Jésus, la lèpre, dans tout le Moyen-Orient est une maladie terrible, on ne connaît pas de remède pour la combattre, la lèpre on n’en guérit, on en meurt. Cela commence par une sorte de maladie de peau, puis viennent des boutons purulents, des plaies à vi sur les bras, les jambes, et tout le corps, une odeur pestilentielle… peu à peu le système neurologique puis les poumons sont atteints. La mort est au bout des années de souffrances atroces, aucun espoir de guérison. Le seul et unique moyen pour éviter cette maladie, est d’éviter impérativement tout contact avec celui ou ceux qui sont porteurs de cette maladie. (voyez c’est comme la grippe, sauf que le moindre contact avec un lépreux est fatal, c’est comme le virus « ebola »).
Voilà pourquoi les lépreux étaient isolés, rejetés des villes et des villages (c’était déjà ainsi au temps de Moïse, c’était la première lecture),et quand ils venaient mendier un peu de quoi manger, ils annonçaient leur arrivée en agitant des clochettes… On leur portait quelques nourritures sur les bords des routes ou aux croisées des chemins. Surtout pas question d’entrer en contact avec eux… et si par hasard, on ne sait par quel miracle un lépreux était guéri, il devait voir un prêtre qui seul était habilité à valider sa guérison.
Aujourd’hui, un lépreux défiant tous les interdits s’approche et Jésus va faire ce geste fou, celui qu’il ne faut pas faire « il le toucha », et lorsque ses doigts se pose sur cette chair pourrie que personne n’avait caressée depuis des lustres, Jésus lui dit « Je le veux, sois purifié », à l’instant même la lèpre la quitta, Jésus ne guérit pas à distance, d’une manière aseptisé, pour sauver il n’a pas peur d’en feindre la loi (ce n’est pas d’ailleurs le première fois !). Notre lépreux est guéri, mais il faut encore que ce pauvre bougre puisse réintégrer son village, sa rue, sa famille, il a beau être guéri, il reste un banni.
Jésus le renvoie au prêtre de Temple, cette démarche était nécessaire selon la loi de Moïse pour sa réintégration sociale, mais Jésus ajoute cette remarque : « attention ne dis rien à personne »…Mettez-vous à la place de ce lépreux guéri, garder le secret, il ne peut que dire, chanter proclamer qu’il est en pleine sante, et de toutes façons il sera bien obligé de dire au prêtre comment et par qui il a été guéri…
Que retenir de ce passage d’Evangile ?
P. Charles de Llobet
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