Lettre de saint Paul aux Romains (8, 28-30) Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour. Ceux que, d’avance, il connaissait, il les a aussi destinés d’avance à être configurés à l'image de son Fils, pour que ce Fils soit le premier-né d'une multitude de frères. Ceux qu'il avait destinés d’avance, il les a aussi appelés ; ceux qu'il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu'il a rendus justes, il leur a donné sa gloire.
- Dans la première phrase du texte, Dieu est présenté comme faisant tout contribuer au bien des hommes qui l'aiment. "Tout" ! Dieu met tout en oeuvre pour le bien de l'homme, pour mon bien, pour mon bonheur. C'est le dessein de son amour, son projet, son désir, pour chaque être humain, pour moi. Le mot grec utilisé par Paul est "agapein", qui exprime un amour donné par Dieu et orienté vers lui, le plus haut degré de l'amour, Dieu lui-même amour. Et c'est un appel, ils sont appelés, c'est dit 3 fois. Tous les humains sont appelés par Dieu, même sans le connaître et sans le savoir, dans les moments où leur vie est ouverte aux autres, ouverte à l'amour ("J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, etc." (Mt 25,35-45). - Deuxième phrase, Dieu "connaît" par avance tous les appelés. Dans le langage biblique, "connaître" n'est pas une activité cérébrale, mais c'est un sentiment affectif du domaine de l'amour. Et tous ces humains que Dieu aime, il les destine d 'avance à… Il propose à chacun une "destination", un itinéraire, une feuille de route personnelle, une vocation. Il propose, il n'impose pas. Il s'adresse à notre liberté. Le but du chemin proposé, c'est d'être configurés à l'image de son Fils. L'image, en grec l'icône, c'est plus fort que la ressemblance, c'est une forme de la présence de Jésus. Je suis une présence de Jésus, chacun est une présence de Jésus, une icône de Jésus. Et le rassemblement de ces icônes constitue une famille dont Jésus est le Fils aîné, notre frère aîné, premier-né d'une multitude de frères. - Troisième phrase. Le résultat de l'appel de Dieu, c'est que nous sommes des justes. Etymologiquement des gens "faits justes", des justifiés, des rendus justes, des "ajustés" au désir de Dieu sur chacun. L'horizon de cet ajustement, c'est la gloire de Dieu en Christ. Au sens biblique, la gloire, c'est le poids de quelqu'un, sa densité, son épaisseur ; ce n'est pas la gloriole… Nous sommes appelés à la gloire de Dieu, à sa profondeur, à sa densité, à tout son être. La Gloire, c'est le Dieu Trinité. C'est notre destination. Dieu nous y conduit. Il propose une route. Il nous arrive souvent de bifurquer, de nous égarer, de prendre d'autres chemins vers le Christ. Mais notre Père a un GPS merveilleux, l'Esprit Saint, qui nous calcule toujours un autre itinéraire vers la plénitude en Christ et nous y accompagne. Je peux relire la lecture de dimanche dernier, sur l'Esprit. - Comment ce texte résonne-t-il en moi ? Quel appel personnel puis-je y lire ? Je puis me souvenir de moments où, finalement, j'ai reconnu l'action de Dieu sur ma route… Ai-je conscience du projet de Dieu sur moi ? De la place qu'il m'a donnée ? De la feuille de route qu'il m'a proposée ? La première lecture peut m'inviter à demander, comme Salomon, l'intelligence du coeur, la sagesse, le discernement, pour le repérage de ma route. - Que vais-je dire au Seigneur ? Ce peut être une prière d'action de grâce, une demande de pardon, une intercession … Le psaume de cette messe me met en présence du Dieu de tendresse qui me propose sa Loi, sa Parole, comme guide. Dans mon ajustement à Dieu, l'Evangile de ce jour peut m'interroger sur le trésor qui se trouve dans l'itinéraire que Dieu me propose, ou sur la perle fine qui est en moi …