Lecture Priante de la 2ème lecture du 14ème dimanche ordinaire année C
(Lectio Divina)
Esprit de Dieu, ouvre mon intelligence et mon cœur :
comprendre ce texte, ce qu'il me dit, le prier, vivre dans sa grâce.
Lettre de Saint Paul apôtre aux Galates (6,14-18)
Frères, pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. Ce qui compte, ce n’est pas d’être circoncis ou incirconcis, c’est d’être une création nouvelle. Pour tous ceux qui marchent selon cette règle de vie et pour l’Israël de Dieu, paix et miséricorde. Dès lors, que personne ne vienne me tourmenter, car je porte dans mon corps les marques des souffrances de Jésus. Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit. Amen.
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Au début de sa lettre aux chrétiens de Galatie, Paul exprime sa colère envers des gens qui divisent les communautés : juifs convertis voulant obliger les non-juifs convertis à un certain nombre de pratiques juives, en particulier à la circoncision. C'est contraire à l'enseignement de Paul. Cette formule forte : Si quelqu’un vous annonce un Évangile différent de celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! (1,8). Qu'il soit rejeté ! A la fin de sa lettre que nous lisons en ce dimanche, un autre ton : paix et miséricorde.
Ce qui compte, c'est la croix de notre Seigneur. La croix, pas une chose, mais un événement, une réalité de l'histoire, une mort conduisant à une vie nouvelle. Finalement, les différences de points de vue sur la façon d'entrer en christianisme et d'en vivre, les diverses sensibilités, les divers parcours de conversion, mènent à une création nouvelle. La circoncision est une question secondaire. Les pratiques religieuses, les rites, ce sont des choses utiles, souvent nécessaires. Des habitudes, des dévotions particulières. Avec le risque d'en rester au niveau culturel. Ce qui est premier, c'est la foi dans une personne, le lien avec la personne du Christ, insiste Paul, la croix de notre Seigneur. Une formule chère à Paul : être "en Christ".
Être une création nouvelle. Une expression qu’aime Paul, (ou "vie nouvelle"). Par le baptême, entrée dans cette vie : Par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. (Romains 6,4)
D’où, une attitude, un comportement de la part de la communauté, paix et miséricorde. Envers Paul lui-même. Car il a des titres de fierté, sa part personnelle à la croix du Christ. Je porte dans mon corps les marques des souffrances de Jésus. Paul est marqué physiquement par tout ce qu'il a subi et dont il fait un relevé impressionnant en 2 Corinthiens 11,23s. En danger de mort, très souvent. Cinq fois, j’ai reçu des Juifs les trente-neuf coups de fouet ; trois fois, j’ai subi la bastonnade ; une fois, j’ai été lapidé ; trois fois, j’ai fait naufrage... Etc. Évidemment, les uns envers les autres, car tous membres du Christ, enseigne inlassablement Paul dans ses lettres.
Ma prière ? Ma foi est-elle, en premier, personnelle, envers la personne de Jésus ? La place de la prière personnelle ? Demander le don de la paix et de la miséricorde, dans mes situations diverses : personnelles, familiales, d’Église, sociales, etc.
Dans les autres lectures de cette messe, on peut trouver des échos de ce que Paul suggère. Isaïe première lecture, une sorte de "création nouvelle" est annoncée dès la Première Alliance : Réjouissez-vous avec Jérusalem ! Jérusalem restaurée, rebâtie, nouvelle. Comme un enfant que sa mère console, ainsi je vous consolerai. Évangile : Paix et à cette maison. Si donc quelqu’un est dans le Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. (2 Cor 5,17)
Paul C.