Paroisse Colomiers

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Homélie : Résurrection de Lazare, 3e scrutin

         Les 3 scrutins vous proposent 3 chemins de purification, de conversion. Dans chacun des 3 évangiles, Il est rapporté une rencontre avec Jésus qui purifie son interlocuteur de son passé, puis dans sa manière d’avancer au présent dans la vie et enfin comment appréhender le futur.

         Au 1er scrutin : Jésus fait prendre conscience à la samaritaine de sa vie dissolue, mais en même temps il l’en libère et lui permet d’exprimer le désir qui l’habite : adorer Dieu. Le premier scrutin purifie et affermit notre intention de vie.

         Le 2e scrutin, celui de l’aveugle né, c’est le chemin spirituel que l’on parcourt au quotidien en présence du Christ. C’est elle qui nous fait passer des ténèbres à son admirable lumière dit St Pierre. Petit à petit nous nous conformons à lui en vivant à sa suite.

Merci à l'auteur de cette image

         Le 3e scrutin, celui de la résurrection de Lazare, c’est la rencontre de Jésus avec Marthe. Quel regard, quelle attitude avons- nous sur la mort, que faut-il en penser ? Quel sens lui donner ? Dans sa chanson « la planète bleue », Claude Nougaro parle de la vie comme d’un séjour « sans queue ni tête ». Pourtant il aimerait y revenir sans cesse !…  Mais ce n’est pas possible ! Notre relation à la mort et notre façon de vivre sont liés : Comment pourrait-on avoir un regard juste sur la vie terrestre en occultant sa limite ? Face à cette réalité difficile, on peut tomber dans deux attitudes : soit le déni, soit la fascination.

         La société moderne préfère passer sous silence cette réalité existentielle, et cherche à vivre dans une sorte d’immortalité fantasmée par l’idée du progrès. Mais en écartant la mort de la vie sociale, la question du sens de la vie disparaît, et avec lui le sens du sacré, et ainsi la valeur et la beauté de la vie. Au 14 et 15e  siècle, l’art était fasciné par la mort et la représentait fréquemment. Les sociétés européennes avait étés traumatisées par la grande peste et  les guerres incessantes qui les avaient ravagées. La mort omniprésente avait provoqué dans les esprits une fascination. Quand la vie devient survie, elle perd aussi son sens.

         Humainement la mort est une situation définitive et une rupture pour les proches du défunt. Mais la mort est aussi un moment de vérité, un temps de grande proximité et de solidarité humaine. Alors Jésus va faire de la mort de Lazare un signe « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »… Un signe pour que les hommes croient en Lui et soient sauvés.

         C’est d’abord Marthe qui va à sa rencontre et lui fait la remarque : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Pour Marthe, la seule présence de Jésus aurait préservé Lazare de la mort, et pour elle tout reste encore possible. Elle voudrait qu’avec Jésus, la vie terrestre ne s’arrête pas : Jésus comme assurance de vie éternelle… sur terre ! Marthe croit en la résurrection à la fin des temps, mais quel lien avec notre vie sur Terre ?  Jésus va lui affirmer: Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Jésus associe la résurrection et la vie, Il y a en nous une vie qui ne s’arrête pas avec la mort : celle du Christ ressuscité. Jésus est celui qui donne la Vie : Jésus est vrai Dieu.        

         Après l’arrivé de Marie, la seconde sœur de Lazare, Jésus est bouleversé. Il  demande à aller auprès de Lazare… Jésus pleure lui aussi son ami : Jésus est vrai homme, il connaît la souffrance causée par la mort d’un proche, il nous y rejoint.

         Il ressuscite Lazare et beaucoup de Juifs présents crurent en lui, dit l’évangile. Jésus nous donne un autre rapport à la mort. Entre déni et fascination, il y a la vie dans le Christ ressuscité que l’on reçoit au baptême et qui grandit tout au long de notre vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra dit Jésus à Marthe. Notre rapport à la mort est purifié. Croire en Jésus nous fait aimer la vie, car elle n’est plus un séjour sans queue ni tête ! Au contraire, tout ce que nous vivons comme un don à la suite du ressuscité prend un sens en Lui... la vie trouve en Lui toute sa consistance.

Déjà le prophète Ézéchiel le disait : Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous donnerai le repos sur votre terre.

Les catéchumènes

         Chers catéchumènes, l’évangile de la résurrection de Lazare nous apprend à vivre dans l’espérance. Cette espérance, c’est la vertu proprement chrétienne, c’est plus qu’une idée ou une conviction, elle nous procure une vitalité unique, une joie unique : celle d’être déjà uni au Christ et de participer à son mystère. Au cours de la Vigile pascale, vous recevrez le baptême, vous revêtirez la vie du Christ. Le plus grand bien pour l’homme, c’est de croire en Christ Jésus, parce qu’il est la Vie.

Amen.

P. Pascal Desbois
Ez 37, 12-14 ; Ps 129 (130), 1-2, 3-4, 5-6ab, 7bc-8 ; Rm 8, 8-11 ; Jn 11, 1-45
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